Congo – Sécurité : Le ''sevrage'' des ‘’bébés noirs’’ se fait attendre à Pointe-Noire

La psychose est permanente dans les quartiers périphériques de Pointe-Noire où malgré des incursions jugés trop sporadiques de la police, les bébés noirs continuent de dicter leur loi.

Les services départementaux de la police judiciaire au Kouilou et à Pointe-Noire ont présenté le 16 mars, une vingtaines de malfaiteurs, présumés coupables de crimes divers dans la ville océane et ses environs.

En dépit de ces quelques arrestations qui apparaissent comme une infime goute d’eau dans l’océan des ‘’bébés noirs’’ qui écument la ville, les populations continuent de se plaindre d’une insécurité devenue endémique.

Chaque semaine, des cas d’attaque de ‘’bébés noirs’’ sont signalés de ci de là et pour les populations, l’arrivée tardive de la police s’apparente à celle d’un médecin qui se rend au chevet d’un cadavre, tant les bandits opèrent quasiment en toute quiétude, parfois de jours.

Les derniers cas en date se sont produits au quartier Culotte, à Tié-Tié, à Mvou-Mvou à Siafoumou et à Mongo-Mpoukou où les "bébés noirs" ont donné la mort à trois personnes en plein jour.

Pour les populations, ces crimes sont le symbole d’une non-assistance à personnes en danger de la part de la force publique qui ne semble pas saisir l’ampleur de la menace qui, s’y l’on y prend garde, risque de prendre une expansion jusque sur les routes nationales.

« L’ampleur de ce phénomène inquiète plus d’un habitant de Pointe-Noire. Prenez le cas du tronçon routier Pointe-Noire-Dolisie où les voyageurs circulent librement. Alors le jour où ces "bébés noirs" sortiront de la ville pour occuper certains abords de cette route aux heures tardives, on risque d’assister au phénomène de coupeurs de route, puisqu’ils ont les moyens pour immobiliser des véhicules la nuit et même le jour. Dans d’autres pays, ce phénomène a commencé dans les villes et a fini par atteindre les routes nationales », a prévenu un témoin.

La population de Pointe-Noire ne cesse de condamner en outre le mutisme des défenseurs des droits de l’homme qui n’ont jamais pris publiquement la parole pour dénoncer ce phénomène, mais sont prompts à défendre les droits de bandits arrêtés.

Entre-temps, chacun prie pour ne pas croiser, de jour comme de nuit, le chemin de ces jeunes gens aux airs apparemment inoffensifs, mais qui se révèlent être des criminels en puissance.

Dans les églises dites de réveil, certains pasteurs-exorcistes ont inscrits les ‘’bébés noirs’’ sur la liste des esprits du mal à écarter du chemin de leurs adeptes, et à envoyer « dans les lieux arides, au nom de Jésus ! ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville