Il a été jugé en comparution immédiate, Patrick Fouti, l’homme qui avait agressé sa femme à la machette a été condamné à quinze années de travaux forcés, assorties de trente millions de Francs CFA de dommage et intérêts à payer à sa victime.
La justice congolaise a été réactive. Moins d’un mois après la commission des faits d’une extrême gravité, Patrick Fouti a comparu devant la cour criminelle qui a rendu son verdict le 8 février, au Palais de justice de Brazzaville, en début de soirée, après une journée audience.
Patrick Fouti était poursuivi pour avoir agressé sa femme, Marlène Binta Tchibinda, à coups de machette dans la nuit du 20 janvier, au motif d’une infidélité. Il avait pris la fuite avant d’être rattrapé par la police.
Le 8 février à la barre, Patrick Fouti a reconnu les faits et tenté de justifier son acte en présence de la victime qui avait quitté son lit d’hôpital pour prendre part à l’audience.
L’homme a évoqué l’infidélité de sa femme qui de surcroît, a-t-il dit, le battait régulièrement. Ne faisant pas le poids face à cette femme bâtie en armoire et qui cognait sur lui sans retenue, au point qu’il n’osait en parler, de peur d’être la risée de tous, Patrick Fouti qui n’avait non plus de l’argent à donner à son épouse qui elle, en redemandait toujours davantage, d’où sa débauche, Patrick Fouti donc, a en désespoir de cause, pensé à une solution radicale.
Le 15 janvier, il achète une machette qu’il dissimule sous le matelas du lit conjugal. Une machette qu’il a sorti de sa cachette cinq jours plus tard, pour passer à l’acte, blessant gravement sa femme admise depuis lors à l’Hôpital central des armées Pierre-Mobengo.
Si le tribunal a reconnue la préméditation dans cet acte qui passait pour une agression criminelle crapuleuse, celui-ci a requalifié les faits d’agression passionnelle, d’où la peine on ne peut plus clémente du tribunal qui a dit le droit.
Présente à l’audience, Marlène Binta Tchibinda n’a pu en suivre le déroulement jusqu’au prononcé du verdict pour cause de douleurs récurentes. C’est de l’hôpital qu'elle a appris la condamnation de son bourreau de mari à quinze ans de travaux forcés et à une amende de trente millions de Francs CFA.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville