Congo : 60 000 enfants menacés de malnutrition

En dépit des progrès significatifs enregistrés dans la réduction de la prévalence de la malnutrition au Congo, 30% en 1990 à 21% en 2015, la route à parcourir reste encore longue car selon les résultats de certaines enquêtes, encore un enfant âgé de moins de 5 ans sur 4 souffre de retard de croissance, c’est-à-dire de malnutrition chronique, selon la représentante de l’Unicef au Congo, Micaela Marques De Sousa.

Micaela Marques De Sousa a fait cette déclaration à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance célébrée le 20 novembre de chaque année.

Pour la représentante de l’Unicef au Congo, 8% d’enfants de moins de 5 ans souffre de malnutrition aigüe dont 2,6% de forme sévère ce qui signifie que plus de 60 000 enfants risquent de mourir chaque année, soit environ 164 enfants par jour ou 7 par heure du fait de la malnutrition aiguë.

Logements exigus et insalubres, difficultés extrêmes à se nourrir convenablement, à accéder à l’eau potable et à se procurer l’énergie nécessaire, difficultés à trouver un emploi décent et suffisamment rémunérateur, c’est désormais le vécu quotidien de plusieurs congolais, au point où manger pour les adultes comme pour les enfants, la pauvreté aidant, devient un véritable cauchemar.

Selon les statistiques officielles, le pays a enregistré un taux de chômage de 34,2% en 2011, touchant de plein fouet la tranche des 25-35 ans, alors que les jeunes représentent 60% des 4 millions de Congolais.

Depuis quelques années, l'Unicef demande au gouvernement congolais d'affecter 20 % des recettes pétrolières à l'enfance, considérée comme une "couche vulnérable".

On rappelle que le Congo est un pays producteur de pétrole, une ressource qui contribue à plus de 80% aux recettes de l'Etat. Mais près de 50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Des ONG dénoncent régulièrement le manque de transparence dans la gestion des revenus pétroliers.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville