Congo – Médias : Le journal ‘’Le Troubadour’’ revient avec une nouvelle orientation journalistique

Un mois après sa suspension pour « violation des règles d’éthique et de déontologie journalistiques et publication des informations confidentielles » par l’organe de régulation des médias congolais, le journal Le Troubadour qui a purgé sa sanction revient dans les kiosques avec sa parution du jeudi 18 octobre. Le bimensuel devient officiellement un journal d’investigation, d’analyse et d’information générale.

« Il n’y a pas de démocratie sans un journalisme fort, indépendant et bien portant. Or, les attaques (…) contribuent à fragiliser une profession qui ne mérite pas l’image souvent dégradée qu’on lui accole », rappelait il y a quelques mois, le journaliste Emmanuel Hoog, dénonçant la mainmise de certains lobbies sur l’action journalistique, sous le couvert d’une régulation, parfois outrancière.

Si la sanction infligée au journal le Troubadour a été unanimement vécue par l’ensemble de la profession comme une atteinte au droit d’informer, il n’en demeure pas moins que l’équipe du journal, son directeur de publication en tête, l’a acceptée et assumée, laissant l’opinion seul juge.

Fort de ses réseaux de collecte de l’information, le journal s’arme désormais des leviers juridiques lui permettant l’investigation et l’analyse. Un genre journalistique qui souvent met en porte-à-faux le journaliste avec ceux qui ont des choses à cacher, mais induit tout de même un questionnement dont les réponses sont à l’évidence attendues de tous.

Dans le contexte de changement de mentalités et de la lutte contre les antivaleurs prônés par le président de la République, les professionnels des secteurs quels qu’ils soient ainsi que les responsables à tous les niveaux, devraient dorénavant éviter de « mettre la poussière sous le tapis ». Mieux les choses seront dénoncées et se sauront de tous, moins les pratiques stigmatisées auront cours. En cela, la Presse est bien à l’avant-garde d’un combat qui n’est certes pas gagné à l’avance, mais dont il a besoin de disposer de toutes les armes, y compris le droit de dire l’évidence sur qui que ce soit, pourvue que l’information obéisse aux critères d’éthique et de déontologie.

Au moins dans sa sanction controversée, le Conseil supérieur de la liberté de communication aura servi au journal Le Troubadour une publicité et une aura qui désormais font de lui un référent incontournable de la Presse congolaise, au point de booster ses ventes.

Bon courage et bon vent, cher confrère.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville