Le Conseil des ministres qui s'est réuni le samedi 6 Octobre 2018 fait babiller à Brazzaville. Le gouvernement a divulgué une liste de cinquante-six (56) noms d'agents et fonctionnaires d'Etat surpris dans différents restaurants et bars de Brazzaville aux heures de travail, au cours d'opérations de police menées les 26 et 27 septembre 2018.
Il s’agit de :
Pour l’ex-Société nationale d’électricité :
Christian Mampouya, au Restaurant « Mère Annie», vers la boulangerie de la Plaine.
Ministère du Commerce :
Cacharel Nkoua, dans un restaurant du beach de Brazzaville.
CNSS :
Gabriel Bouesso, Giresse Malonga, Mme Samba née Kimbembé, au restaurant de la gare ferroviaire, Eric Ongala, Diane Ngambou, au beach de Brazzaville.
Primature :
Issabou Mvouti et Pouat Say Nguié, au beach de Brazzaville.
Mairie de Brazzaville :
Paul Madzou au restaurant « Mami Wata ».
Ministère des Finances :
Raphael Kiamba, Pierre Simon Louvilola et Jean Miyengui, à la pâtisserie Mandarine, Diane Okemba, Mariol Bangassi et Garcia Malonga au beach, Savy Onda, Bertrand Yoka, Ngatsala Yombi, Asso Ngapoula, Itoua Atipo, Sita, José Itoua, au restaurant « Ile de France », Trésor Makita, Roch Oviendo, Ondze et Okouenguele, au restaurant « Mère Carine » à Faco peintures, Régis Taty, au restaurant « Vieux Samy ».
Ministère de la Santé :
Nicolas Mayina à la Mandarine, Nzitoukoulou au beach.
Université Marien-Ngouabi:
Dame Matala à la Mandarine.
Ministère de l’Economie forestière :
Serge Mazaba, à la Mandarine.
Ministère de l’Enseignement primaire et secondaire :
Franchela Ngayo, à la Mandarine.
Ministère de la Justice :
Georges Mayitoukoulou, au beach.
ANAC :
Montoly, au beach.
SNPC :
Patrick Iwangou, au beach.
CRF :
Daniela Miafoutila, Ngangoué, Prince Essami, Patrick Otina, Jules Ndembolo, Fils Ngajieni Oba, Patience Okagnia, Jacques Oyouma, Apendi Ondze, tous au restaurant « Ile de France », Ulrich Boubouaka, Darlich Mongo, Obosso Mekoyo, Athanase Ngassaki et Kabi au restaurant « Mère Carine », Stevy Okoua au restaurant Vieux Samy.
Ministère de la Communication :
Josdel Nganga, au restaurant Startimes.
Ex-SNDE (Congolaise des eaux) :
Villiers Ongagnia, au restaurant Startimes, Claude Moukengo, Roger Boukaka et Joachim Massamba, au restaurant « Mama Mapassa ».
Compte tenu du caractère exemplaire que le Conseil des ministres entend donner à cette publication et afin d’édifier nos compatriotes sur le respect des règles du service public, qui ne sont que celles du « service au public », il a été décidé que les dirigeants des ministères, administrations, établissements publics et entreprises concernées devront procéder sans délai à la convocation des conseils de discipline, conformément aux textes en vigueur ainsi qu’à la comparution des agents ainsi identifiés.
Une situation dont le gouvernement s'offusque alors que l'Etat "s'efforce de mobiliser chaque mois des dizaines de milliards de francs CFA pour assurer le traitement régulier des fonctionnaires et agents de l'Etat" et ce, "malgré la crise financière aigue traversée" par le pays, selon le compte rendu du Conseil des ministres.
Selon le ministre de l'intérieur, Zéphirin Mboulou, les agents de l'Etat arrivent souvent tardivement et quittent le travail de façon anticipée.
Au Congo, l’absentéisme au travail a marqué une «légère hausse».
Si la santé ou des motifs personnels sont «naturellement» citées comme premières causes d'absence, les fonctionnaires congolais sont aussi démotivés par leurs conditions de travail.
Les locaux sont souvent rudimentaires, voire insalubres, les moyens bureautiques font cruellement défaut, la formation professionnelle est, pour ainsi dire, inexistante. Les multiples plans de modernisation et d’informatisation ne vont pas plus loin que les sphères ministérielles.
La plupart des cadres moyens et subalternes se contentent de venir faire acte de présence le matin. L’après-midi, ils vaquent à leurs multiples occupations informelles : politique, commerce, artisanat, cultures maraîchères, la sape…
La corruption règne, les systèmes d’avancement restent opaques. Bref, les services publics vont à vau-l’eau.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville