Congo : Je ne sais pas à quel moment j'ai porté atteinte à la sécurité de l'Etat (Gilbert Tony Moudilou)

Gilbert Tony Moudilou, co-accusé congolais dans le procès du général Jean-Marie Michel Mokoko, a été lui aussi condamné à vingt ans. Il dénonce depuis la France une machination dans laquelle le régime aurait cherché à lui faire jouer un rôle de témoin à charge contre Mokoko.

«Je ne sais pas à quel moment j'ai porté atteinte à la sécurité de l'Etat », a déclaré Gilbert Tony Moudilou sur RFI.

Présenté comme un témoin clé dans l'affaire Mokoko, maître Tony Gilbert Moudilou a été cité comme coaccusé, dans la lettre de renvoi, à l'ouverture du procès.

Il n'a pas osé quitter Paris pour Brazzaville, sans doute de peur de ne pouvoir y retourner le plus rapidement possible.

Tony Gilbert Moudilou serait-il conspirateur ou un manipulateur ?

Son rôle dans l'affaire Mokoko apparaît des plus troubles, car l'homme serait au centre de l'enregistrement vidéo présenté par la cour, comme principale pièce à conviction de la tentative de renversement des institutions, décidées par le général Jean Marie Michel Mokoko, avec l'appui des mercenaires étrangers dont Tony Gilbert Moudilou serait le principal intermédiaire.

À l'ouverture du procès, l'accusé Mokoko s'était fondu dans une diatribe vis à vis de la cour sur la non présence de Tony Gilbert Moudilou et des autres accusés, sur les huit cités à comparaître, dans l'affaire, avant de s'astreindre au mutisme.

Personnage sulfureux, aux visées politiques tout aussi troubles, Tony Gilbert Moudilou s'était il y a quelques années, notamment en 2009, autoproclamé « premier ministre du gouvernement congolais en exil », publiant à la clé une équipe gouvernementale avec des attributions bien définies.

Tony Gilbert Moudilou rêvait d'en découdre avec les institutions en place au Congo. La période de ses frasques politiques menées tambour battant sur la place de Paris, coïncide avec celle de l'enregistrement de la vidéo pour laquelle le général Mokoko se dit avoir été piégé.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville