Sibiti : La chasse aux gibiers pour lutter contre le chômage

Le chômage est le talon d’Achille de notre système social et qui représente de nos jours une menace fréquente. Malgré les efforts du gouvernement, il n’épargne pas les jeunes de l’intérieur du pays. A Sibiti, dans le département de la Lékoumou, nombreux ont choisi la chasse aux gibiers pour se nourrir et surtout pour se faire de sous. Son engouement constaté depuis quelques années ne faiblit pas, bien au contraire.

Un métier très physique, dangereux parfois, un réveil dans la nuit, les corps ne sont pas épargnés mais ils ne se plaignent pas. Tous ont ce point commun : l’amour de la liberté et de la forêt de Sibiti et Hindo. Ce qui les préoccupe davantage, c’est de pouvoir continuer leur activité jusqu’à la retraite car ils arrivent à tirer profit.

Les jeunes de Sibiti et de ses environs chassent de manière irrépressible pour le revenu et pour la nourriture. Cette chasse commerciale n'est probablement pas viable, mais apporte une grande partie des revenus des familles et des jeunes étranglés par le chômage dans la capitale départementale de la Lékoumou.

Pour ces jeunes chasseurs de gibiers, l’horizon n’est pas si clair à Sibiti. Au même titre que les chasseurs de gibiers, les petits agriculteurs ou éleveurs, les pêcheurs aussi tentent de survivre contre vents et marées.

«Je n’ai que la chasse comme activité principale pour subvenir aux besoins de ma famille. Alors si je croise les bras, c’est la catastrophe », nous a confié Sylvain Ngoubili, 41 ans et père de famille.

Au Congo-Brazzaville, la chasse aux gibiers est une activité rurale qui a toujours existé parce qu’elle a du sens. Le chasseur, c’est quelqu’un qui s’adonne à une discipline excessivement exigeante qui consiste à rechercher un gibier. C’est l’art, la difficulté et, il faut être honnête, le plaisir de rechercher un gibier en vue de l’observer convenablement et de décider si oui ou non il doit être prélevé.

C’est une discipline qui nécessite une connaissance de la nature et une connaissance des animaux. Le chasseur, celui qui est gestionnaire d’un territoire de chasse, observe ses animaux, gère et aménage son territoire tout au long de l’année. Le fait de prélever un animal ne représente que quelques secondes dans tout cet effort fourni.

Rappelons tout de même que la loi sur la chasse est très complexe et très restrictive au Congo-Brazzaville.

Il y a des périodes de chasse et des animaux que nous pouvons ou que nous ne pouvons pas tirer. Durant la période allant du 1er novembre au 30 avril, toute activité de chasse, capture, transport et commercialisation des produits de la chasse sont temporairement arrêtés sur l’ensemble du territoire national afin de permettre aux espèces fauniques du pays de se reproduire et de diminuer les risques de disparition de certaines espèces animales.

Malgré la loi, certains chasseurs établissent leurs propres règles et critères en termes de période, de quantité et de qualité des animaux qu’ils vont prélever.

Le Congo et le reste de la sous-région Afrique centrale connaissent ces derniers temps la recrudescence du phénomène de braconnage des espèces protégées.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville