Galanterie : Si tu vois un congolais ouvrir la portière à sa femme, c'est que celle-ci ne s'ouvre pas de l'intérieur

Galanterie : respect ou sexisme ? Arme de séduction pour les uns, politesse du cœur pour les autres, des hommes et des femmes du Congo-Brazzaville décodent sans manières les errances de la courtoisie aujourd’hui.

Une porte ouverte sur votre passage, une veste que l’on vient poser sur vos épaules… Les femmes congolaises sont-elles toujours sensibles aux gestes galants ou les considèrent-elles plutôt comme du sexisme déguisé en politesse ?

A la question « Que pensez-vous de la galanterie ? » que nous avons posée dans les rues et avenues de Brazzaville, la capitale congolaise,  aux hommes et aux femmes, jeunes ou moins jeunes, nous avons reçu des réponses contrastées.

«Je laisse toujours la femme passer devant. C’est devenu un automatisme. Quand j’y réfléchis, j’en suis assez fier. Même si ça n’a peut-être pas beaucoup d’importance dans l’absolu, c’est tout de même une preuve de respect à la femme. Il en faut un minimum, non ? », nous a confié Roger, 24 ans, étudiant à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville.

«Etre galant, c’est être sympathique. Lui tenir la porte, l’aider à porter un sac, c’est le genre de trucs qu’on fait au début, mais après… on oublie. La dernière fois que j’ai été galant, c’est quand j’ai offert un téléphone portable à ma copine. Mais je ne sais pas si ça compte : c’était son anniversaire… », a déclaré Hugues, 45 ans, informaticien à Cogelo.

«Quand j’aide une femme, je ne me dis pas : suis-je galant ? Ça vient spontanément. C’est une question de respect. Dans le couple, avec la routine, on a tendance à ne plus faire d’efforts. Mais pour qu’il tienne, c’est important d’entretenir ce jeu de la galanterie. Pas facile, mais je m’y efforce » a dit Luc, 51 ans, chargé de missions au Ministère congolais de l’Agriculture.

«Si tu vois un congolais ouvrir la portière à sa femme, c'est que celle-ci ne s'ouvre pas de l'intérieur », a lancé avec humour, Justine, 49 ans, enseignante de français au lycée Chaminade de Brazzaville.

Apparue au XIIe siècle, la galanterie renvoyait à différentes formes de politesse, avant de désigner les attentions spécifiques de l’homme à l’égard de la femme.

De nos jours, elle a un peu pris des vacances au congo-Brazzaville...

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville