La première session criminelle 2018 s’est ouverte sous l’égide du président de la Cour d’appel de Brazzaville, Christian Oba, en présence du procureur général, Michel Oniangué, et du bâtonnier de Brazzaville, André François Quenum, le 29 mars. Au nombre des affaires inscrites au présent rôle, ne figurent pas encore les dossiers Mokoko et Okommbi Salissa.
Prélude à l'examen des différentes affaires, plus d'une centaine, la Cour a installé les dix jurés retenus.
Dans son mot d’ouverture, le président de la Cour d’appel a rappelé à l’assistance que la justice n’est pas une arme de vengeance, mais qu’elle est faite pour rétablir la paix.
Dans son réquisitoire, André François Quenum a souhaité que rien que le droit soit dit tout au long de cette session, ce pour le triomphe de la vérité.
Au premier jour des audiences, la Cour a examiné l'affaire Emillion Christian Ulrich Mayassi. Ce jeune homme né en 1981, est accusé d’avoir assassiné sa petite amie au couteau, par jalousie.
Cette première série d’audiences s’achèvera le 20 avril avant que la seconde ne s'ouvre avec les affaires qui seront inscrites en cours de session.
Non inscrites à l’ordre du jour des assises qui ont démarré le 29 mars, les affaires Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa pourraient toutefois être portées à l'ordre du jour. Accusés pour atteinte, entre autres, à la sûreté de l’État et détention illégale d’armes de guerre, les deux candidats malheureux à la dernière élection présidentielle de 2016, détenus depuis plus d’une année, pourraient être jugés, même si leurs affaires ne figurent pas au présent rôle. Parmi des raisons évoquées, il y a les exceptions faites par les avocats de la défense.
Concernant le cas du général Jean-Marie Michel Mokoko, par exemple, l’accusé a fait un pourvoi en cassation à la Cour suprême.
Par contre, les affaires Pasteur Ntoumi ou encore Me Massengo Tiassé sont bien à l’ordre du jour. Parmi les cent trente-deux dossiers retenus, figurent les affaires ministère public et l’État congolais contre Frédéric Bintsamou alias pasteur Ntoumi et autres.
En exil depuis quelques années, Me Maurice Massengo Tiassé doit lui aussi répondre devant la justice. Le ministère public et l’État congolais accusent l’un des vice-présidents de la Commission nationale des droits de l’homme d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, de détention illégale d’armes et munitions de guerre, complicité d’assassinat et complicité de destruction de biens mobiliers publics et privés.
L’autre dossier inscrit est celui du journaliste Ghis Fortuné Bemba Dombé, poursuivi pour complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État.
Détenu lui aussi depuis plusieurs mois à la Maison d’arrêt centrale de Brazzaville pour complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, Jean Stéphane Okandzé Okourou sera jugé au cours de cette session. Cette affaire implique également son frère, Elie Claver Okandzé, ex-directeur de cabinet de l’ancien commandant de la Garde républicaine, le général Nianga Ngatsé Mbouala.
Un autre dossier qui pourra attirer l’attention des Congolais, c'est celui relatif à l’affaire Jean-Martin Mbemba et autres. Le président de la Commission nationale des droits de l’homme, ancien ministre de la Justice et de la Fonction publique, en exil en France, est poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État, complicité de détention illégale d’armes et munitions de guerre.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville