Congo – Vie publique : Le phénomène « bébés noirs » interpelle les sociologues

Placée sous le thème « le phénomène bébés noirs à Brazzaville, causes, manifestation, conséquences et approches de solutions », une journée scientifique a été organisé à Brazzaville, le 24 février dernier, pour comprendre les rationalités qui sous-tendent le phénomène et proposer des réponses susceptibles d’en atténuer les conséquences.

Le directeur du Centre de recherche et d’études en sciences sociales et humaines (CRESSH), Maxim Akanis Akanokadia, a indiqué, que la tenue de la journée scientifique était une réponse aux multiples questions que la société se pose sur le phénomène des « bébés noirs ». Il a ardemment souhaité voir ce phénomène être totalement éradiqué.

Lors des exposés, les intervenants, ont esquissé quelques pistes pour mettre un terme au phénomène « bébés noirs ». Ils ont évoqué la nécessité des actions concertées entre les différents secteurs de la vie éducative, notamment la famille, l'école et les pouvoirs publics.

Le colonel de police Bozok, sociologue et universitaire a indiqué que les parents et les institutions devraient opter pour l’éducation des enfants pour qu’ils comprennent le sens du respect de la vie. « Jusque-là, la force publique semble être seule, dans la lutte contre ce phénomène. Toutes les institutions devraient s’impliquer pour éradiquer le phénomène bébés noirs », a-t-il fait savoir.

Pour contenir le phénomène des bébés noirs, il faut renforcer l’action « éducative des enfants, il faut punir les délinquants en appliquant la loi. Il faut créer des centres de détention où se feront l’insertion et la réinsertion professionnelle des délinquants arrêtés avant de les mettre en liberté », assure t-on.

À propos de la récidive résultant du fait que les « bébés noirs » arrêtés se retrouvent à nouveau en liberté, le juriste Godefroy Moyen a souligné qu’il n’y a aucun obstacle à ce que les bébés noirs ne soient pas présentés devant un juge d’instruction. « Ils sont responsables des actes qu’ils posent et devraient être reconnue responsables de leurs actes selon la loi. Il faut simplement renforcer la capacité d’accueil des prisons pour recevoir tous ceux qui sont arrêtés. Il n’y a pas de vide juridique en la matière », a-t-il précisé.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville