L’exploitation artisanale de l’or connait un boom sans précédent à Mayoko dans le Niari (sud), malgré son corollaire de dégâts humains et surtout environnementaux. Sous un soleil d’aplomb, des dispositifs gisent sur l’aire inexploitée de surfaces cultivables, transformées en carrière pour la circonstance, ou plutôt pour la cause de chercheurs d’or sans scrupule et sans licence- des puits d’or. Moins nombreuses, des tentes de fortune sont dressées pour abriter les infortunés « mineurs ».
Les sites d’orpaillage existent un peu partout dans les forêts de Mayoko dont le sous-sol est souvent comparé à un "scandale" d'abondance géologique.
Ce minerai est exploité depuis des décennies dans cette zone mais d’une manière traditionnelle, qui consiste à vanner le sol.
A l’entrée de chaque site, le visiteur est tout de suite attiré par des digues en argile contenant de l’eau usée. Ce sont des endroits insalubres avec des dunes de sable, de la poussière, des puits de 45 à 80 mètres de profondeur avec d’autres passages plus longs et plus profonds, des flaques d’eau souterraines.
La collecte de l’or varie tout comme les gains journaliers. Un chercheur d’or reconnait pouvoir ramasser jusqu’à « un gramme d’or par jour ». Un autre peut vendre ses pierres précieuses entre « 5000 et 10000 FCFA » le gramme.
Nombre de ces jeunes, dans un contexte d’extrême pauvreté, prennent des produits contre la fatigue. Des produits contrefaits qui ont les mêmes effets que la cocaïne.
Ces jeunes travaillent sans aucune protection et dans des conditions extrêmement difficiles.
A Mayoko, l'extraction d'or fait vivre plusieurs familles. Et le business se transmet de père en fils depuis la nuit des temps.
Au-delà de l'exploitation artisanale de l'or, exclusivement réservée aux autochtones, le Congo a accordé des permis d'exploration et d'exploitation industrielle de l'or et du coltan à une société chinoise.
Un accord de partenariat a été signé récemment entre la société Africa Mineral Compagny représenté par Emmanuel Kouakoumoussou et Chen pour une sous traitance d’exploitation du coltan et l’or à Mayoko.
Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville