Congo : La justice se penche sur les détournements de fonds présumés au CHU de Brazzaville

Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville, André Ngakala-Oko, a annoncé, dans un communiqué de presse rendu public à Brazzaville, qu’il venait d’instruire le directeur général de la surveillance du territoire (DGST) de procéder, sans délai, à des enquêtes préliminaires sur des soupçons de détournement des deniers publics.

Il s’agit, dans un premier temps, du Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Brazzaville et du Ministère de la Santé et de la population, précisément à la Centrale d’achat des médicaments (des antirétroviraux).

André Ngakala-Oko a, par ailleurs, indiqué que d’autres enquêtes seront ouvertes dans les prochains jours.

Selon le rapport de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la subvention de l’Etat n’est pas dépensée d’une manière équitable.

Sur une subvention de 4,8 milliards par an, la part réservée à l’achat de médicaments représente à peine 0,4 %, soit la somme de 19 millions 44 000. Les gestionnaires du CHU n’observent pas les règles de l’orthodoxie financière. À titre d’exemple, la majorité des paiements au bénéfice des différents fournisseurs a été faite sans pièces comptables, c’est-à-dire sans pièces justificatives.

Dans tous les secteurs enquêtés, la gestion laisse à désirer, selon la Commission nationale de lutte contre la corruption.

On rappelle que la toute dernière mission du Fonds monétaire international (FMI) au Congo-Brazzaville a relevé des faiblesses dans la gouvernance des finances publiques et une corruption qui ne cesse de gagner du terrain.

Pour le président congolais,  Denis Sassou Nguesso, face à la fraude, la corruption, la concussion, le trafic d'influence, le laxisme, sanctionner restera la pierre angulaire de la gouvernance, sur l'autel de la législation et la réglementation en vigueur.

«Dans notre pays, aucune disposition n'interdit aux procureurs de la République de se saisir des dossiers délicieux, y compris ceux portant sur des crimes économiques », a précisé Denis Sassou Nguesso dans son discours devant le parlement réuni en congrès le 30 décembre dernier.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville