Congo – Sécurité routière : Quelle réglementation pour les tricycles « moto-porteurs » ?

Pour le transport de leurs marchandises, les congolais à revenus modestes des grandes agglomérations utilisaient naguère le « pousse-pousse » tracté par la force des bras. Depuis quelques années déjà, ce mode de transport a fait place aux moto-porteurs de type Kawaki ou Hadjin, lancées dans le pays par les chinois. Entre tricycle motorisé, véhicule de transport de marchandises ou encore moto avec benne, la réglementation routière reste encore muette et cela crée autant de désordre dans la circulation.

Elles ont essaimé les routes congolaises, ces moto-tricycles avec benne. Pour le transport des marchandises, la moto Kawaki ou Hadjin est désormais le véhicule tous-terrains à la mode. Les commerçants disposant de quantités de marchandises modestes en ont fait leur moyen de transport favori. Pour les déménagements ou le transport d'autres produits, la moto tricycle est aussi présente.

Ainsi, à travers les routes, la moto-tricycle trace dans la circulation, slalomant parfois à fond la caisse, entre les véhicules, usant tantôt de son statut de moto ou de véhicule à proprement parler.

Bien souvent, il y a deux personnes à bord de l'engin qui ne dispose pourtant que d'une place. Outre le conducteur très souvent de nationalité étrangère, l'autre c'est le manutentionnaire, congolais pour la plupart des cas.

Quand la personne convoyant sa marchandise ne peut prendre le taxi pour orienter la moto-benne ou qu'elle craint que sa cargaison de valeur ne disparaisse dans les embouteillages et prenne une destination inconnue, il n'est pas rare de voir ladite personne juchée sur sa marchandise en dépit des risques de chute que cela comporte. C'est le cas de nombreuses femmes commerçantes.

Il n'y a pas presque pas de limitation de charge à transporter. On empile les marchandises, tant que le tricycle peut transporter.

N'allez pas demander de permis de conduire ou de permis moto au conducteur, il n'est pas de mise dans le pays où l'on pense que la moto est un engin de débutant, presque inoffensif. Portant, les accidents se comptent chaque jour davantage, de plus en plus meurtriers.

Les préoccupations de la police sont ailleurs. Elle contrôle plus la conformité commerciale du moyen de transport et le cas échéant, le port du casque pour le conducteur. Là encore, peu importe, s'il est coiffé de casque de chantier ou de cycliste, pourvu qu'il ait quelque chose sur la tête.

Eux-même sont débordés, ces policiers de la circulation routière. Ils ont subit ces motos venues dans un premier temps avec les chinois qui réalisaient des grands travaux d'infrastructures. Une dérogation exceptionnelle leur accordait l'autorisation des circuler sur les artères des agglomérations où ils étaient en chantier, priorité de développement oblige.

Depuis, ces moto-porteurs ont quasiment envahi les routes à d'autres fins, et les choses sont restées en l'état. Roulant dans l'irrespect total du code de la route, ces moto-porteurs causent de nombreux dommages même si elles rendent également d'énormes services.

Il est temps d'en réglementer l'usage et pourquoi pas, initier la formation des conducteurs, afin de préserver les différents usagers de la route des éventuels accidents.

Bertrand BOUKAKA