Congo – Santé : Un réseau de trafic de bébés démantelé à Pointe-Noire

La police judiciaire de la capitale économique congolaise vient de démanteler un réseau de trafic de bébés qui opérait à l’hôpital Adolphe Cissé de Pointe-Noire. Ce trafic impliquerait des membres du personnel soignant et des cadres administratifs.

« Madame, votre bébé n'a pas survécu aux difficiles conditions de l'accouchement auxquelles il a été soumis. Afin de vous éviter la vue de ce cadavre traumatisant ainsi que d’inutiles dépenses d'un enterrement qui par les temps qui courent nécessite beaucoup d'argent, le docteur a pensé vous aider en décidant de l'incinération du bébé par nos services. Des enfants, vous en aurez encore. À l'avenir, ne négligez pas votre suivi prénatal pour éviter pareille mésaventure ».

Combien de femmes ayant « perdu » leur enfant à l'accouchement, ont-elles entendu ce discours de consolation, de la part d'une sage-femme à l'hôpital Adolphe Cissé de Pointe-Noire ? L'enquête de police en cours révélera l'immensité de ce trafic pour lequel déjà, les langues se délient.

Tout était parti d'une femme multipare, qui d'expérience, savait que son accouchement s'était bien déroulé et que son enfant qu'elle avait entraperçu était bien en vie et rayonnant de santé.

Quand la sage-femme est venu lui chanter la litanie de consolation suite au décès de son bébé qui aurait été étouffé par les quantités de liquide amniotique avalées, celle-ci s'y serait vivement opposée, soutenant que son bébé était en vie et qu'elle savait avoir accouché dans de bonnes conditions. Au cas où son bébé serait décédé, elle en a cherché les causes et exigé la restitution du cadavre pour autopsie.

La parturiente aurait fait tellement de bruit et ameuté du monde que, pour éviter le scandale, on lui aurait rendu son bébé.

Cette attitude du personnel de santé a éveillé des soupçons et conduit à l'action de la police qui a procédé à des arrestations de sage-femmes qui ne se sont pas faites priées pour dénoncer à leur tour des médecins qui également feraient parti du réseau.

Des sources proches de l'enquête indiquent que des membres de l'administration seraient également dans le collimateur de la police.

Les premiers éléments de l'enquête indiquent que ce trafic dure depuis quelques années déjà.

La direction de l'hôpital Adolphe Cissé n'a pour l'instant pas communiqué sur cette affaire, ni infirmé les faits.

Bertrand BOUKAKA