Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville, André Gakala Oko, a invité hier les Officiers de police judiciaire (OPJ) à tout mettre en œuvre pour éradiquer le phénomène «Bébés noirs » qui continue de sévir dans la capitale congolaise.
«Je vous invite ce jour à réfléchir et à bâtir des stratégies en vue d’éradiquer le phénomène dit « Bébés noirs » qui sévit dans notre ville capitale. Dans l’intérêt de préserver la paix et la sécurité de nos concitoyens, il nous faut absolument barrer la route et mettre hors d’état de nuire ces bandits, ces criminels et leurs complices », a déclaré André Gakala Oko.
Les OPJ devront élaborer de nouvelles stratégies plus efficientes avant d’organiser des patrouilles mixtes afin de poursuivre et traquer ces délinquants et gangsters jusqu’à leur dernier retranchement.
Ces patrouilles judiciaires avérées musclées, dont la date de lancement n’est pas encore connue, seront déployées sur toute la circonscription judiciaire du Tribunal de grande instance de Brazzaville.
Elles seront coordonnées par le directeur départemental de la police de Brazzaville et le commandant de Région de gendarmerie, sous le contrôle du procureur de la République, en tant que garant de l’ordre public.
Récemment, le ministre congolais de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Pierre Mabiala a invité les magistrats des parquets de Brazzaville et Pointe-Noire, à s’impliquer, eux aussi, dans la lutte contre les «Bébés noirs » qui sévissent dans les deux villes depuis plus d’une année.
«Vous, accompagnés de vos OPJ, devez aller en guerre ouverte contre les bébés noirs afin que ce phénomène disparaisse. La justice ne doit pas continuer d’assister au développement d’un tel comportement. Un magistrat ne doit pas avoir peur », a déclaré Pierre Mabiala lors de ses échanges à Brazzaville, avec les procureurs et présidents des tribunaux de grande instance, sur le rôle qu’ils sont appelés à jouer pour garantir la paix et la sécurité publique.
«Bébés noirs », ce terme est le symbole d’une violence urbaine morbide équivalente à celle accouchée, voici peu, par les kuluna, autres enfants terribles de la délinquance urbaine exportée par Kinshasa (RDC).
Tous ceux qui ont eu affaire à ces féroces lionceaux humains dont l’âge varie entre 15 et 30 ans, ne sont près de l’oublier mais se murent dans un éloquent silence.
On parle d’un niveau d’attaque bestial ne faisant pas de quartier. Les victimes s’en sortent délestées de leurs biens avec, à la clef, de profondes balafres au visage, des bras amputées quand elles n’y laissent pas leur vie.
Germaine Mapanga