Congo – Transports en commun : Le manque de carburant réinstalle les vieilles habitudes décriées

« Demi-terrains », courses de taxi jumelées, arrêts prolongés pour le remplissage des clients dans les bus, bousculade et difficultés à trouver son itinéraire, la pénurie de carburant a remis au goût du jour de vieilles pratiques de tous temps décriées dans les transports en commun à Brazzaville. Les autorités sont impuissantes.

Moukondo-Rond point Moungali, la Tsiémé-Plateau des 15 ans, la gare-Total, ou encore Nkombo-Mampassi, autant d’itinéraires parmi tant d'autres, désormais morcelés, auxquels sont soumis les usagers des transports en commun à Brazzaville.

Afin de rentabiliser le carburant qui s'obtient désormais au prix de maintes difficultés, privation de sommeil pour la veillée à la station-service, surplus du coût d'obtention du précieux liquide, les distances de désertes ont été repensées par les transporteurs, au grand dam des usagers quelque peu pris en otage.

Le taxi, naguère moyen de transport à un seul client est sujet à un covoiturage digne d'un 100-100, à la différence qu'ici, le klaxon n'est pas intempestif le long du parcours. N'empêche que les usagers à bord sont soumis à des détours, selon qu'il faut déposer un premier client à tel ou tel autre endroit. En une seule course, le chauffeur peut empocher jusqu'à 4.000 voir 5.000  FCFA. 

Pour les personnes vivant en périphérie de la ville, le coût du transport atteint des sommes colossales de la journée et il faut bien que la raison de la sortie soit rentable pour oser s'aventurer hors de chez soi.

Absences et retards sur les lieux de travail ont désormais trouvé une justification, n'en déplaise aux responsables ou aux employeurs placés devant le fait accompli.

Entre-temps, les autorités compétentes à différents niveaux semblent débordées quant au réglement de la question. Dans une espèce de démission collective, chacun pense que ce n'est la faute de personne.

Dans l'opinion, la colère gronde, car la restriction des capacités à circuler entraîne de facto la restriction des capacités à s'approvisionner en produits essentiels du quotidien. Et cela se fait déjà sentir.

Bertrand BOUKAKA