Congo – Santé : La ministre de la santé a limogé cinq directeurs généraux

La ministre de la santé et de la population du Congo a annoncé la suspension de cinq de ses directeurs généraux. De forts relents de détournement d'argent seraient à l'origine de cette décision.

En attendant la confirmation de la décision en conseil des ministres, cinq directeurs généraux ont été suspendus de leur fonction par la ministre de la santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo.

Il s’agit de Alexis Elira Dokekias, Jean-Bertin Mouankié, Professeur Obengui, Nicolas Ngoubili, Gontrant Ondzontto. 

Rompre d'avec les anciennes pratiques mises à l'index par le président de la république, Jacqueline Lydia Mikolo l'a traduit par des actes, en attaquant le mal à la racine.

On se souviendra que le Congo accuse à ce jour une rupture en ARV, aux conséquences désastreuses pour les malades.   Or, au ministère de la Santé, une enveloppe de plus de trois milliards de CFA avait été allouée pour l’achat des antirétroviraux.

À la surprise générale la livraison des médicaments ne s'est jamais faite. Aucune commande n'ayant été passée, en dépit du fait que les stocks existant allaient à épuisement.

ARV en rupture, où est passé l'argent débloqué?

Une fois installée dans ses fonctions et subissant les contre-coups du manque anormal des antirétroviraux Jacqueline Lydia Mikolo n'a pas tardé à se poser la question : « où sont passés les 3 milliards de CFA alloués à cette dépense? » 

La note de service de la ministre de la santé parait répondre à cette interrogation. En limogeant les cinq directeurs généraux, la ministre permet à l’opinion publique de voir en ces hommes les parfaits coupables, même si l'enquête permettra de démêler le vrai du faux.  

Quel que soit le niveau d'implication des uns et des autres dans ce qui apparaît comme étant le démantèlement d'un système mafieux, il est tout de même regrettable d'observer, si naturellement les faits sont avérés, que des éminences médicales ayant de surcroît prêté le serment d'Hippocrate se soient livrées à une manœuvre d'enrichissement ayant pour conséquence d'envoyer ad patres de nombreux malades.

Quels mécanismes et quelle couverture auraient permis à ces hommes d’opérer en toute confiance ?

 Benoît BIKINDOU