Congo : Le gouvernement va installer des infrastructures transitoires sous forme de forages industrielles d’eau à Brazzaville

Dans le cadre d’un plan triennal d’un coût total de 135 milliards de Fcfa, le gouvernement congolais, en partenariat avec l’Italie, va mettre en œuvre des actions en faveur du renforcement de l’offre de l’eau en République du Congo, a annoncé le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Lézin Moungalla, lors de la troisième « Quinzaine du gouvernement », le 18 septembre à Brazzaville.

Ce projet sera réalisé dans le cadre du plan Mattei, une nouvelle politique africaine du gouvernement italien.

La phase 1 de ce plan prévoit de construire d’ici 2025, des unités compactes de potabilisation d’eau devant desservir, en ce qui concerne Brazzaville, les quartiers Kibina, Kombé, Madibou, Mafouta, Massissia, Ngangalingolo et les zones environnantes.

Concernant la phase 2 de ce plan, elle démarrera en 2026 et couvrira plusieurs arrondissements et quartiers, parmi lesquels Mfilou, Kitsoundi, Diata, Mayanga, Oms, la Base, la Poudrière et Batignolles.

La phase 3 quant à elle, prévue pour l’exercice budgétaire 2027, concernera les quartiers Caserne militaire et les quartiers environnants, a précisé Thierry Moungalla.

Les premiers quartiers à couvrir à Brazzaville sont : l’OCH, Plateaux des 15 ans, Batignolles et la Base.

On rappelle que les brazzavillois sont nombreux à vivre au rythme des coupures d’eau, résultat d’un système de distribution vétuste, non entretenu depuis un demi-siècle.

Environ la moitié de la population de Brazzaville subit un stress hydrique « élevé » depuis plusieurs années. La capitale congolaise peine à fournir de l’eau potable à ses habitants. Face à une pénurie d’eau devenue récurrente dans plusieurs quartiers, certains riverains usent de tous les moyens comme la récolte de l’eau de pluie à partir des puits pour la cuisson et la lessive. Cette eau peut entraîner des maladies.

Les coupures prolongées, jusqu’à plusieurs jours d’affilée, entraînent régulièrement des jérémiades et grincements des dents dans plusieurs foyers. Une situation exceptionnelle qui met les nerfs des Brazzavillois à rude épreuve.

Tout près de là coule le Congo, avec ses 4 700 kilomètres de longueur, le huitième plus long fleuve du monde mais le second après l’Amazone pour son débit de 80 832 m3/s au maximum, et des pluies torrentielles s'abattent sur Brazzaville pendant huit mois de l'année. Mais pour de nombreux habitants de la ville de Brazzaville en pleine expansion, l'eau courante potable est une denrée rare. Le problème est particulièrement aigu dans les quartiers périphériques, vastes étendues urbaines presque totalement coupées des services publics et ressemblant à des villages densément peuplés.

Selon une source proche de la société Énergie électrique du Congo, ces coupures s’expliquent par le fait que la centrale électrique du Congo qui fournit 72% du courant à des soucis pour s’approvisionner en gaz. Il faut également noter la croissance rapide de la population et à l'incapacité des pouvoirs publics de suivre le rythme. Et la situation semble s'aggraver.

La ville de Brazzaville compte deux pôles de production d’eau notamment Djiri qui fournit 80% grâce à deux usines et Djoué qui vient en appoint.

Dans son discours d’investiture du 16 avril 2021, le Président congolais, Denis Sassou- N’Guesso avait déclaré qu’il voulait d’un Etat protecteur.

Selon le numéro un congolais, l’Etat protecteur, ce n’est pas simplement la sécurité physique de chacun, des personnes et des biens, que nos forces de défense et de sécurité assurent au quotidien. L’Etat protecteur, c’est aussi l’électricité et l’eau potable pour tous, des soins de santé de qualité pour tous.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville