Environ la moitié de la population de Brazzaville subit un stress hydrique « élevé » depuis plusieurs mois. La capitale congolaise peine à fournir de l’eau potable à ses habitants. Face à une pénurie d’eau devenue récurrente dans plusieurs quartiers, certains riverains usent de tous les moyens comme la récolte de l’eau de pluie à partir des puits pour la cuisson et la lessive. Cette eau peut entraîner des maladies.
A Brazzaville, qui compte 2. 145. 783 habitants en 2023, des résidents sont quotidiennement contraints de veiller tard la nuit pour faire des réserves d’eau.
Les coupures prolongées, jusqu’à plusieurs jours d’affilée, entraînent régulièrement des jérémiades et grincements des dents dans plusieurs foyers. Une situation exceptionnelle qui met les nerfs des Brazzavillois à rude épreuve.
« On n’en peut plus », nous a confié Tercia au quartier Batignolles.
La quête de l'eau est un fardeau quotidien pour les habitants de Brazzaville. La population est abandonnée à son triste sort. Les gens sont obligés de marcher sur des kilomètres pour aller chercher le précieux liquide. Et ce sont surtout les femmes et les enfants qui en souffrent.
Tout près de là coule le Congo, avec ses 4 700 kilomètres de longueur, le huitième plus long fleuve du monde mais le second après l’Amazone pour son débit de 80 832 m3/s au maximum, et des pluies torrentielles s'abattent sur Brazzaville pendant huit mois de l'année.
Mais pour de nombreux habitants de la ville de Brazzaville en pleine expansion, l'eau courante potable est une denrée rare.
Le problème est particulièrement aigu dans les quartiers périphériques, vastes étendues urbaines presque totalement coupées des services publics et ressemblant à des villages densément peuplés.
« Il y a des puits », mais « à boire, c'est très difficile », selon Tercia. « C'est de l'eau sale. Il y a des amibes », dit-elle.
Selon des experts, les pénuries d'eau sont dues au délestage de 6 heures en moyenne à Brazzaville. Cette situation affecte la vie des consommateurs, qui demandent à la société d’énergie d’améliorer la qualité de ses services.
Selon une source proche de la société Énergie électrique du Congo, ces coupures s’expliquent par le fait que la centrale électrique du Congo qui fournit 72% du courant à des soucis pour s’approvisionner en gaz.
Il faut également noter la croissance rapide de la population et à l'incapacité des pouvoirs publics de suivre le rythme. Et la situation semble s'aggraver.
La ville de Brazzaville compte deux pôles de production d’eau notamment Djiri qui fournit 80% grâce à deux usines et Djoué qui vient en appoint.
Les services de LCDE travaillent pour étendre le réseau sur 500 voire 600 km pour desservir tous les quartiers périphériques de la capitale. Le processus va se poursuivre, afin d’atteindre plus de 10.000 branchements. L’objectif est de réaliser 40.000 nouveaux branchements à Brazzaville.
Dans son discours d’investiture du 16 avril 2021, le Président congolais, Denis Sassou- N’Guesso avait déclaré qu’il voulait d’un Etat protecteur.
Selon le numéro un congolais, l’Etat protecteur, ce n’est pas simplement la sécurité physique de chacun, des personnes et des biens, que nos forces de défense et de sécurité assurent au quotidien. L’Etat protecteur, c’est aussi l’électricité et l’eau potable pour tous, des soins de santé de qualité pour tous.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville