Le Congo va vers l’expérimentation de la biométrie dans l’organisation des élections, selon Anatole Collinet Makosso

Au Congo-Brazzaville comme ailleurs, les élections riment parfois avec fraudes ou, tout au moins, soupçons de votes multiples, de bourrages d’urnes et de manipulations en tous genres… Alors, pour réconcilier les électeurs avec le secret de l’isoloir, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso adopte une solution innovante comme l’utilisation de la biométrie. La clé de la transparence électorale.

« Avec la réalisation du cinquième Recensement général de la population et de l'habitation, la voie est désormais balisée pour expérimenter cette technique. Les sénatoriales d’août étant une élection au suffrage universel indirect, la biométrie pourrait être utilisée lors du prochain scrutin présidentiel », a déclaré Anatole Collinet Makosso, dans le cadre de l’exécution des douze batailles du gouvernement.

«Maintenant que les raisons qui ont conduit à retarder le processus sont en train d'être prises en compte, à commencer par le recensement général de la population et de l'habitation, je pense que nous sommes en train d'aller vers le processus de la biométrie dans notre pays », a précisé le Premier ministre congolais, saluant l’organisation de cette opération en attendant l'évaluation pour s'assurer, entre autres, du taux de participation.

Les technologies d’identification biométrique sont utilisées lors de nombreuses élections sur le continent africain  : la moitié des pays ont désormais recours à la saisie de données biométriques pour l’inscription des électeurs sur les listes électorales.

Les technologies sont de plus en plus sophistiquées : le Somaliland a ainsi été le premier pays du continent à utiliser la reconnaissance de l’iris des yeux lors de l’élection de 2017.

Ces technologies sont présentées comme des solutions à l’absence ou aux défaillances de l’état civil, mais aussi comme un moyen de lutter contre la fraude. Si leurs limites sont désormais documentées et reconnues, l’engouement pour les technologies électorales ne faiblit pas. Les échecs ne semblent pas inciter les gouvernements à revenir à des élections low-tech.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville