Brice Itoua : Denis Sassou N’Guesso doit mettre de côté son paternalisme pour remettre chaque congolais au travail avec toute la rigueur qui s’impose

Le tribun Brice Itoua « grand Zeus », secrétaire fédéral, chargé des questions économiques du parti congolais du travail (PCT, parti au pouvoir) Pointe-Noire également conseiller départemental et municipal de la ville océane, le Dr Chance, Diaf Kweta le résistant de la Diaspora et le visionnaire Hans Arnaud Loubika ont débattu, samedi 1er avril 2023 à 19h30, sur le forum WhatsApp Réseau des Patriotes Congolais. Si Brice Itoua s’est prêté à cet exercice inhabituel dont le modérateur était le conseiller Lefe Rossy Obia le Patriote, c’est avant tout pour toucher plusieurs congolais qui sont moins impliqués dans les débats politiques et surtout pour défendre bec et ongles le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Les thèmes du grand débat : « Les orientations du chef de l’Etat ont toujours eu des difficultés pour être exécutées avec «efficience. Cas d’exemples : les nouveaux villages Agricoles, fond des générations futures 14.000 milliards, Figa ect… comment analyser cette problématique ? », « Peut-on croire à une éventuelle candidature du Président Denis Sassou N’Guesso en 2026 ? ». Nous avons sélectionné les temps forts de ce grand débat passionnant, émouvant et instructif pour le bonheur de nos lecteurs du Congo, d’Afrique et du monde entier.

Lefé Obia : Mr le conseiller Brice Itoua pour vous, pourquoi les orientations du chef de L'Etat ont toujours eu des difficultés pour être exécutées ?

Brice Itoua : Entre le chef de L'Etat qui a eu la volonté de responsabiliser certains cadres et ces cadres qui prennent la modération et la tempérance du Chef de L'Etat pour une faiblesse, qui fait preuve de turpitudes ?

Mais le chef de l'Etat a le devoir de sanctionner les cancres M. le conseiller ?

Il y'a beaucoup de choses qui sont dites au cours de ce présent débat, toutes ne sont pas fausses. Au finish, il faudrait peut-être que le Président de la République mette de côté son paternalisme pour remettre chacun au travail, avec toute la rigueur qui s'impose. Opter pour une évaluation annuelle et remanier constamment chaque année le gouvernement, afin d'en sortir les moins performants.

Le Président de la République est élu au suffrage universel direct par le peuple, c'est vers celui-ci qu'il retourne pour solliciter à nouveau ses suffrages. Donc devant un enlisement constaté, il n'a pas d'autres choix que d'opter pour la fermeté, car devant la rigueur du jugement, il y sera seul. La cour des comptes a un pouvoir d'auto-saisine. Il revient donc à chaque organe habilité de jouer pleinement son rôle, à moins d'être complaisant.

Que peut-il faire pour rectifier le tir et redonner confiance au peuple ?

La meilleure approche c'est de remanier le gouvernement chaque année, c'est là où nous pourrons voir nos ministres rivaliser d'élégance dans le travail et imaginer des meilleures approches en adéquation avec les orientations du Président de la République, afin de rassurer le peuple. Le faire chaque 3 ans ou 5 ans, c'est courir le risque d'un immobilisme. Aussi, il serait mieux de savoir que dans l'actuel gouvernement , il n'ya pas que des choses négatives qu'il faut retenir, il y'a aussi des avancées, notamment des perspectives innovantes de financement, notamment le PPP, qui est un instrument, qui permet à tout investisseur intéressé par un secteur de proposer ses services à l'Etat moyennant un partenariat gagnant-gagnant.

Certaines réformes d'envergure contribuent à l'amélioration de la qualité des services, mais aussi à apporter une innovation dans les domaines de la communication, des télécommunications, l'assainissement des finances publiques, le redéploiement de notre diplomatie économique et politique, la réorganisation de notre système de sécurité avec la mise sous même tutelle de la police et la Gendarmerie, etc. Il suffit simplement d'en faire connaître la nécessité à l'opinion.

Le Président nomme par complaisance ethnique et familiale ?

Faux et Archi-faux. Il tient compte de tous les équilibres sociologiques et géopolitiques.

Oui en effet, le gouvernement doit amplifier sa communication sur ces innovations, afin d'édifier le peuple sur ces avancées ? Ce que nous ne comprenons pas, c'est le laxisme du Président de la République, qui ne sanctionne pas avec réactivité certains cas avérés d'antivaleurs, ça donne l'impression d'une impunité ambiante ?

En fait, il faut prendre le Président République sous multiple dimensions. Il est notable, à cet effet, il recourt beaucoup à la compréhension de ses sujets, Il est politique, il recourt à ce point à un Équilibre des cartes. Sur le plan métaphysique, c'est un initié, ce qui fait de lui un homme mesuré, bien qu'il connaisse les limites des Hommes. Mais un homme mesuré est très rigide dans la sanction, ne vous méprenez pas.

Les nominations aux fonctions étatiques, ne prennent pas en compte l'équilibre de tous les départements ; on a l'impression que seul le département du Président de la République est privilégié, avec une justice sous la coupe du PCT ?

Il est fait interdiction à tout magistrat de militer dans un parti politique, tout simplement afin qu'il conserve son indépendance d'esprit. Dire que le PCT dicte une conduite à la justice, c'est faire preuve d'un réductionnisme manichéen. La justice agit selon ses codes de procédure.

Pourquoi pour certains dossiers supposés d'abus, les organes habilités à élucider ces mystères traînent-ils les pas ? Cas Figa, nouveaux villages agricoles, fonds des générations futures…

Ne mettons pas la charrue avant les Bœufs. Pour toute affaire d'une certaine sensibilité, l'on tient compte d'un cheminement, jusqu'à aboutir à une procédure irréfutable. Si les Parlementaires se saisissent d'une situation, pour le cas du FIGA, ce n'est pas pour jouer les godillots, mais pour mesurer la gravité du problème. Laissons chacun prendre ses responsabilités, il y va de la crédibilité de nos Institutions.

Conseiller Brice Itoua, le Président Denis Sassou N’Guesso est-il toujours l'homme de la situation, après toutes ces affaires citées qui restent pendantes ?

Je comprends votre anxiété, mais au fur et à mesure que nous constatons l'enlisement, il revient à nous d'en suggérer les perspectives. Remanier chaque année serait déjà en soi une bonne option. Ouattara et Patrice Talon le font, leurs ministres sont au pas, et il y'a moins de dégâts.

La Géopolitique est source du tribalisme, elle occasionne le repli Identitaire ?

Bien au contraire, elle permet de redistribuer équitablement le pouvoir entre tous les équilibres sociologiques de notre pays, une bonne avancée. Ne pas le faire, c'est laisser le pays sous les pesanteurs d'une seule ethnie, ce qui ne serait pas bon.

Le dossier Figa risque de connaître un sans suite comme les autres dossiers antérieurs ?

Pourquoi penser à un cataclysme, alors que la procédure ne fait que commencer ?

Mr le conseiller Brice Itoua vu tous les maux qui minent le pays vous êtes sur que le Président Denis Sassou N’Guesso peut passer dès le 1er tour à l'élection présidentielle de 2026 si le PCT son parti le choisi comme candidat ?

Le Président de la République jouit avant tout d'une estime personnelle des Congolais. À cet effet, sa seule personne peut déjà créer un sursaut national. En dehors de certains de ses collaborateurs, dont l'image ne passe pas auprès de l'opinion suite à ces supposés scandales latents, le Président de la République est le ciment, qui permet à la nation congolaise toute entière de se retrouver au mbongui. Oublier cela, c'est perdre de vue certaines réalités de notre pays, où certains dirigeants passés de triste mémoire, avaient caporalisé le pouvoir pour leurs seuls départements.

Enfin, il y'a le contexte intérieur, qui veut que nous ne fassions pas une rupture brutale, mais une transition apaisée et en douceur, facilitée par l'actuel Président. Le Président de la République avait en 1992 dans la paix, pour prouver son empathie pour son peuple résolu d’accepter le verdict des urnes et facilité la première alternance démocratique au Congo. Mais malheureusement, la soif vengeresse des uns et des autres avait fait doucher cet espoir.

La lutte contre l'impunité et la restauration de l'autorité de L'Etat seraient-elles de vains mots ?

Tout cela est dans le projet de Société du Président de la République. Si ceux qui sont censés le mettre en musique manifestent des faiblesses, à quoi cela sert de transiger avec eux ?

Mais pourquoi le résultat est souvent négatif ? Ecair, villages agricoles, figa, les 14.000 milliards, destinés aux générations futures…

Qui vous a dit que ces dossiers sont classés sans suite ? Les 14.000 milliards, destinés aux générations futures comme telles, n’ont jamais existé dans un compte. Si quelqu'un a la preuve de ce montant, il peut nous la donner.

Cependant, entre 2010 et 2014, le Congo a engrangé d'énormes bénéfices, qui ont fait l'objet d'une projection à travers un fond de garantie dans un compte de Stabilisation pour des éventualités à venir. Nous devons aussi savoir que, les différentes Municipalisations que nous avons eues, l'ont été avec nos derniers propres. Aussi, après la catastrophe du 4 mars 2014, le gouvernement de la République, devant l'urgence de reconstruire la moitié de la ville qui était rasée, a dû faire recours à ces ressources pour redessiner et reconstruire en partie les zones dévastées et délocaliser et construire des nouvelles casernes. Pour une fois, tous les Congolais dans la zone de théâtre des explosions, ont perçu honnêtement et abusivement une allocation de 3 millions de cfa. Avec tout cela, malgré la volonté affichée, une telle Épargne ne pouvait que prendre un coup.

Conseiller Brice Itoua, nous allons vers la fin de ce débat, le peuple veut savoir , votre nom était sur la liste des membres du bureau du conseil départementale municipal de Pointe-Noire, mais qu'est ce qui s'était passé pour que vous soyez retiré ? Selon nos sources, soit disant que vous étiez écarté, victime d'un règlement de compte de dernière minute, parce que vous êtes proche du ministre Denis Christel Sassou N’Guesso ? Et pourtant, l'opinion connaît votre dévouement et votre habilité à défendre le pouvoir sur la Toile, Et votre estime par la jeunesse ?

Je ne m'en tiens pas aux rumeurs, je retiens qu'il m'a été notifié que ma candidature avait été retirée pour créer un apaisement et faciliter l'élection de Mme Tchichellé. Avéré ou pas, je ne suis plus là bas, je regarde l'avenir en toute sérénité.

Être un proche de Denis Christel n'est pas un pêché, si je dois être livré en holocauste pour cela, ce serait avec honneur et plaisir. Cela n'enlève en rien ma détermination et mon empressement à défendre le système avec zèle.

En plus, qui peut douter un seul instant de la constance de Brice Itoua, personne, sauf les gens de mauvaise foi.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville