Congo – Nécrologie : Lékoundzou est mort !

L’ancien ministre et membre d’honneur du Comité central du Parti Congolais du Travail, Lékoundzou Itihi Ossetoumba est mort jeudi 25 novembre à Brazzaville. Le décès serait survenu au milieu des siens, à son domicile, au centre-ville de la capitale congolaise.

Figure emblématique de la politique congolaise dont il a contribué à écrire de nombreuses pages pendant la période monopartiste, Justin Lékoundzou qu’il se nommait à l’époque, s’est mis au devant de la scène par le hasard de l’histoire.

Ancien du Collège Chaminade, alors qu’il poursuit ses études en France, Justin Lékoundzou est envoyé au Congo en 1968 par ses camarades de l'Association des étudiants congolais AEC dont il est le président, pour s’enquérir de la situation du pays, à la suite des changements qui s’y sont intervenus. Justin Lékoundzou, qui n'a pas achevé ses études à l'École Supérieure de Commerce de Strasbourg, reste au Congo et apporte son soutien au président Marien Ngouabi.

Militant politique très actif, il est dans la foulée nommé Directeur général du Bureau de la commission du contrôle, poste qu’il occupera jusqu’en 1969, au moment où il entre au bureau politique du Parti congolais du travail PCT.

Lékoundzou Itihi Ossetoumba est l’un des rares congolais à accéder à la fonction de Ministre, sans avoir disposé d’une quelconque expérience professionnelle. Il est nommé Ministre de l'Industrie, des Mines et du Tourisme (1971-73) puis Directeur de la Coraf (Congolaise de raffinage). Ministre des Finances et du Budget (1984-89). Élu député PCT dans la région de la Cuvette (1992 et 2002). Ministre de la Reconstruction (1997-99). Ministre délégué à la présidence chargé de la Défense nationale (1999-2002) - Président du groupe parlementaire du PCT à l'Assemblée nationale en 2002, avant de s’exiler volontairement en France.

Grandement affecté par la mort en février 2020 de son épouse Charlotte Emilienne Lékoundzou et surtout du vide ainsi créé, Lékoundzou Itihi Ossetoumba avait du mal à se remettre de cette disparition. « Une partie de moi s’en est allée », confiait-il.

Malade depuis quelques temps, il avait reçu il y a quelques jours, la visite du président Denis Sassou-Nguesso en séjour à Paris, venu à son chevet pour le réconforter.

Sentant ses forces l’abandonner, Lékoundzou Itihi Ossetoumba, avait choisi de rentrer au pays.

Aussi, prenait-il place à bord du vol Air France pour rallier Brazzaville.

Il y sera resté à peine une semaine, avant de s’éteindre.

Né vers 1941 à Boundji, Lékoundzou Itihi Ossetoumba est décédé le jeudi 25 novembre à Brazzaville.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville