Dans le district de Mayoko (sud), le fief du Professeur Pascal Lissouba, ancien président de la République du Congo (de 1992 à 1997), la nouvelle de sa mort s'est répandue comme une traînée de poudre. « C'était un homme de bien. Il a œuvré pour le Congo toute sa vie. On ne l'oubliera pas », promet un notable le regard perdu dans ses pensées. Le portrait du Président Agronome a été accroché partout. « Même si on s'y attendait, on a quand même beaucoup de mal à se dire qu'on ne le reverra plus », souffle un villageois.
Sur sa terre natale (il est né le 15 novembre 1931 à Tsinguidi, dans le district de Mayoko), que Pascal Lissouba a toujours affectionnée, presque chaque habitant de la ville minière du Niari pourrait raconter une anecdote au sujet de « Mouledi » comme on l'appelait affectueusement par ici.
Dans chaque village du district de Mayoko, l'animal politique a labouré les terres et noué des liens étroits avec ce Congo profond et rural.
En ce jour de deuil, les populations de Mayoko sont unanimes : Pascal Lissouba c'était un « homme proche du peuple », « un président qui les comprenait ». « C'était un homme qui avait beaucoup d'humour et d'humanité. Sa simplicité et son engament le rendaient attachant. Nous sommes orphelins aujourd'hui ! » confie avec émotion Pascal Boundzanga.
De Mayoko à Mbinda, Pascal Lissouba est resté dans toutes les mémoires. Personne n'a oublié « le grand homme des sciences ». « On ne l'avait pas revu depuis plus de vingt ans. Il laissera des regrets à tous ceux qui l'ont connu», a ajouté l’ancien secrétaire général du district de Mayoko.
C'est sans doute à Dolisie que Pascal Lissouba a le plus marqué le département du Niari. C'est là qu'en 1992, il est élu député (Upads) pour la première fois. Ce mardi matin, lors de la traditionnelle réunion du comité départemental de riposte à la Covid-19, dans la salle de conférences de l’Hôtel de la Préfecture, Jean Oyaba, secrétaire général du département du Niari, a fait observer une minute de silence en mémoire de l’ancien président du Congo, décédé à l’âge de 88 ans à Perpignan en France, des suites d'une maladie.
« Le district de Mayoko est l'endroit où je puise ma joie de vivre », répétait souvent le Professeur Pascal Lissouba.
Depuis lundi, Mayoko n'a plus le cœur à rire et tous les tam-tams se sont tus…
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville
