La rencontre Denis Sassou N’Guesso-Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo réchauffe les relations entre Brazzaville et Kinshasa

Pour la troisième fois de son mandat, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est arrivé ce mercredi à Brazzaville pour un séjour de travail de 48 heures. Il a été accueilli au Beach de la capitale congolaise par son homologue Denis Sassou N’Guesso.

Cette rencontre s'inscrit dans une plus large "séquence" politico-diplomatique à la gloire de Kinshasa et Brazzaville, les deux capitales les plus rapprochées du monde, séparées par le fleuve Congo, le huitième plus long fleuve du monde mais le second après l'Amazone pour son débit de 80 832 m3/s au maximum.

La relation entre Denis Sassou N’Guesso-Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo connaît depuis janvier dernier une "lune de miel", qui se traduit par une multitude d'initiatives diplomatiques communes.

Les deux dirigeants devraient annoncer de nouvelles initiatives pour doper l’axe Kinshasa-Brazzaville. A entendre leur dirigeant respectif, les relations entre la RDC et le Congo-Brazzaville sont au beau fixe.

Les deux pays, quoiqu'à des degrés différents, sont confrontés à une crise sanitaire sans précédent.

Les répercussions de la pandémie du Coronavirus s’annoncent rudes pour la RDC, quatrième pays le plus peuplé d’Afrique avec 90 millions d’habitants. L’économie de la RDC pâtit de sa dépendance aux exportations de minerais, dont les prix ont chuté sur les marchés mondiaux.

La crise du Covid-19 renforce également la probabilité d’une crise généralisée et profonde au Congo-Brazzaville à cause des mesures de confinement mises en œuvre dans la quasi-totalité du pays pour freiner l'épidémie. Les entreprises de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ont connu une baisse d’activités de 34% entre mars et avril 2020, les industries minières ont presque toutes arrêté leurs activités, à cause de la forte baisse de la demande mondiale et des prix. Les industries forestières et pétrolières ont eu à faire face aux mêmes contraintes. Les industries agroalimentaires ont vu leur production reculer de près de 55%, les entreprises du BTP ont enregistré un effondrement de leur activité qui a atteint 92%. Les cimenteries ont connu la même évolution. Le commerce et les services ont affiché des taux de diminution d’activités de plus de 50%. Le secteur informel, lui aussi, a été lourdement précarisé par la pandémie et par le confinement.

Les deux pays secoués par le Coronavirus tiennent tout de même à réchauffer leurs relations.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville