Congo : l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko hospitalisé

L’opposant congolais, Jean-Marie Michel Mokoko, 73 ans, condamné en 2018 à vingt ans de prison, a été hospitalisé à Brazzaville jeudi 2 juillet, ont annoncé ses avocats, qui demandent avec Amnesty International sa libération, s’inquiétant pour sa santé. « Le général Mokoko a été conduit à l’hôpital militaire de Brazzaville. Il est très fatigué. Il n’a pas d’appétit et ne mange pas. Des prélèvements sanguins ont été faits et nous attendons les résultats », a dit son avocat Yvon Eric Ibouanga.

Candidat à l’élection présidentielle en mars 2016, M. Mokoko a été condamné deux ans plus tard pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Il était également poursuivi pour détention d’armes et trouble à l’ordre public.

« Son état de santé s’est gravement détérioré. Nous exigeons sa libération immédiate », a déclaré son avocat français, Norbert Tricaud.

En septembre, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait déclaré que Paris attendait « des actes » du président congolais concernant cet opposant formé à l’école militaire de Saint-Cyr, en France.

Le Président Denis Sassou-N’Guesso a cependant estimé, début mai dernier sur RFI et France 24, qu’il n’y avait « pas de raison » de libérer deux opposants politiques, dont M. Mokoko, dans le cadre du désengorgement des prisons face au coronavirus.

Pour Denis Sassou N’Guesso, le pays ne compte aucun prisonnier politique, mais seulement des prisonniers de droit commun. Au Congo, tout citoyen est lié à la justice de son pays par un serment d’observation de la loi. Et la qualité d’homme politique ne confère aucune immunité juridictionnelle à qui que ce soit. La qualité de responsable de parti politique ne suffit nullement à conférer la qualité de prisonnier politique.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville