Une vive altercation débouchant sur une bagarre a eu lieu mercredi à l’hôtel Saphir de Brazzaville entre Digne Elvis Okombi Tsalissan et deux des membres dissidents de son parti. Dire que le député de Ngo n’y est pas allé de mains mortes, en ayant envoyé ses deux adversaires du jour aux urgences du CHU de Brazzaville avec de graves blessures.
La tension montait depuis quelques mois à l’Union pour un Mouvement Populaire, le parti créé par Digne Elvis Okombi Tsalissan. Entre le fondateur du parti et ceux qui lui reprochent d’en trahir les idéaux, le point de rupture a été atteint mercredi à l’hôtel Saphir en présence des membres du conseil national du dialogue, parmi lesquels, les ministres Mouambenga et Alain Akouala Atipault.
"Les positions adoptées par les camarades Lahoya et Othéré tous deux de l’aile dissidente ont été jugées comme la provocation de trop. Une velléité de disposer du parti, au nez et à la barbe de Digne Elvis Okombi qui s’en revendique toujours comme président fondateur’’, a rapporté un témoin de la scène.
Alors que l’on s’apprêtait à prendre la photo de famille immortalisant la rencontre, les uns et les autres commentant l’issue de la réunion, Digne Elvis Okombi n’a pu contenir le courroux qui montait en lui.
L’altercation qui s’en est suivie a débouché sur une "exhibition des muscles’’, Elvis Tsalissan confirmant qu’en matière de pugilat, il possède bien « les choses du village ». Ce n’était pas moins dire.
Ses adversaires du jour mis K.O, ont été envoyés à l’hosto avec une plaie ouverte à la tête pour l’un et un œil au beurre noir pour l’autre, en plus des coups encaissés.
Depuis, les images de cette altercation font le buzz sur les réseaux sociaux.
Rappelons que la scission à l’Ump est partie d’une déclaration dans laquelle ses initiateurs avec à leur tête Lahoya et Othéré reprochaient à Digne Elvis Okombi Tsalissan le mépris des valeurs prônées par le centre, leur famille politique, notamment la tolérance, le dialogue et le consensus ainsi que le non-respect des principes généraux qui déterminent la politique du parti, conformément à l’article 6 de ses statuts.
Outre ces griefs, les instances dirigeantes de l'UMP avaient également mis à la charge de leur président, Digne Elvis Tsalissan Okombi, une conduite folklorique du parti ainsi que l’absence des débats démocratiques ; la manipulation des jeunes à des fins personnelles; l’affairisme et l’inconséquence politique et idéologique; la violation délibérée des textes fondamentaux du parti.
Il était aussi reproché au président de l'UMP d'avoir signé un accord avec l'opposition alors que, selon la déclaration, aucun mandat n'avait été donné à qui que ce soit ni même au président d’engager le parti à l’intérieur comme à l’extérieur du pays dans un quelconque accord politique. Il avait en même temps été dénoncé l’opacité chronique dans la gestion des fonds du parti.
C’en faisait trop pour Digne Elvis Okombi Tsalissan qui en est venu aux poings mercredi. Ses victimes encore groggys, n’ont pas encore décidé si elles allaient engager des poursuites judiciaires pour coups et blessures volontaires.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville
