Le président de la RDCongo, Joseph Kabila a écrit à son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl), pour donner « des explications sur le déroulement du processus électoral en RDC » et tenter de bénéficier « de l’expérience et de l’expertise du président Denis Sassou Nguesso dans le cadre de la démocratie pacifique qui se déroule au Congo-Brazzaville ».
C’est l’ancien ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Antoine Ghonda, qui a été dépêché, ce 15 janvier 2019, par le président Joseph Kabila Kabange pour transmettre la lettre auprès de son homologue, le président Denis Sassou Nguesso.
«Vous savez qu’au mois de décembre, le président Denis Sassou Nguesso avait pris l’initiative de réunir les chefs d’Etat de la région pour pouvoir apporter son appui au processus électoral en RDC. Il est utile pour nous en RDC de bénéficier de l’expérience et de l’expertise du président Denis Sassou Nguesso dans le cadre de la démocratie pacifique qui se déroule ici. Nous aimerions, en effet, dans notre pays que la suite des élections qui viennent d’avoir lieu se passe dans le calme », a déclaré Antoine Ghonda.
Selon lui, il est important que Denis Sassou Nguesso appréhende et suive les tenants et aboutissants du processus électoral en RDC en sa qualité de président en exercice de la Cirgl.
Dimanche dernier, le président Denis Sassou Nguesso a suggéré, dans une déclaration, aux structures compétentes d’envisager le décompte des voix pour garantir la transparence des résultats de l'élection présidentielle contestée en RDCongo.
Le numéro un congolais qui ne cache pas son inquiétude face au risque d’une crise post-électorale, et des répercussions qu’elle pourrait avoir dans la sous-région, demande également aux structures compétentes de fournir l’assurance nécessaire aux gagnants et aux perdants.
Pendant que les partisans du gagnant, Félix Tshisekedi, craignent que la victoire leur soit reprise et confisquée, ceux de la coalition Lamuka, qui soutiennent Martin Fayulu, croisent les doigts pour que la Haute cour reconnaisse "leur victoire" qui a été " volée".
Des milliers de documents qui ont fuité le 15 janvier vers des médias étrangers prouveraient que Martin Fayulu est le véritable vainqueur de la présidentielle du 30 décembre. Le candidat de la coalition Lamuka aurait obtenu près de 60 % des voix selon ces données.
Avec une mainmise sur les assemblées et exécutifs provinciaux, sur l’Assemblée nationale et le Sénat, le président sortant devrait rester un personnage-clé dans l’appareil d’Etat. Certains le voient changer la Constitution dans les trois mois, d’autres l’imaginent à la présidence du Sénat, prêt à succéder à son successeur, Félix Tshisekedi.
Tous les yeux des congolais sont rivés vers la Cour constitutionnelle qui tient actuellement le destin du pays entre ses mains.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville