Denis Sassou Nguesso exhorte le gouvernement à passer des paroles aux actes en 2019

Le président de la République, Denis Sassou Nguesso a déclaré que le Conseil des ministres du jeudi 27 décembre, le dernier de l’année 2018 finissante, était l’occasion de dresser un rapide bilan de l’année écoulée, ainsi que de tracer les perspectives de l’année 2019 à venir. A cet égard, il a replacé l’année 2019 en perspective, donnant des orientations précises aux membres du gouvernement, soulignant notamment le fait qu’à ses yeux, l’année nouvelle sera une étape décisive dans l’accomplissement des principaux axes de son projet de société.

Au Congo-Brazzaville, la croissance est touchée, mais pas coulée. L’impact de la crise économique et financière depuis 2014 sur la croissance est lourd. Et le président Denis Sassou Nguesso veut désormais faire de 2019 l'année qui lui permettra de crédibiliser son projet politique : « La marche vers le développement. Allons plus loin ensemble ».

Le projet de société de Denis Sassou Nguesso est décliné en six axes principaux à savoir : mettre les femmes et les hommes au cœur du développement, conforter le rôle stratégique de l'Etat dans l'économie et dans la sphère sociale, consolider et pérenniser la croissance économique inclusive par la diversification et les réformes économiques, préparer les jeunes à l'emploi par la formation qualifiante, arrimer le Congo au développement de l'économie numérique, poursuivre les réformes institutionnelles.

Comme on le constate, les mots Économie, Réformes et Développement occupent une place de choix dans le projet de société de Denis Sassou Nguesso. « Je n'imagine pas le Congo autrement que comme un pays développé », concède-t-il dans le préambule du texte qu'il a proposé aux congolais à l'appui de la demande de leurs suffrages en mars 2016.

Se montrant sensible aux contrecoups de la conjoncture économique difficile que traversent le Congo et d'autres pays producteurs de pétrole en raison de la chute drastique du prix du baril de l'or noir, Denis Sassou Nguesso estime que « Par ces temps difficiles, il n'y a pas de place ni pour l'amateurisme, ni pour l'apprentissage, ni pour la revanche ».

A ses yeux : « Ne méritent l'attention et l’intérêt que le travail acharné et ses résultats au profit du peuple congolais ».

Pour Denis Sassou Nguesso, la marche accélérée vers le développement du Congo passe entre autres par : le travail, la rigueur, la discipline, la responsabilité, la conscience, la probité, l'esprit d'entreprise, la volonté de réussir, le goût de l'effort soutenu et l'amour de la patrie. Un ensemble de valeurs qui, faut-il le souligner, méritent d'être portées au plus haut niveau de l'action politique des gouvernants.

On rappelle que la parole est aux difficultés de la vie quotidienne ce que le miel est à une gorge irritée : un pansement provisoire !

Depuis que le monde est monde, les orateurs ont toujours eu la part belle. Nous les écoutons nous prodiguer leurs belles paroles et nous nous laissons (souvent) convaincre. Pourtant, l'histoire regorge de promesses merveilleuses prises par des leaders charismatiques et pourtant jamais (ou rarement) honorées.

Pourquoi ? Pas facile d'y répondre, mais en ces temps de crise financière et économique, il parait intéressant de se poser la question et de chercher à décrypter ce mystère.

Au fond de nous, nous pensons que les actes sont plus importants que les paroles, normal ils ont un impact sur nos vies.

Notre culture judéo-chrétienne devrait pourtant nous avoir préparés à accorder une place prépondérante à l'acte. Ainsi, dans son fameux jugement, le roi Salomon ne se contente pas de paroles, il menace de fendre l'enfant du dilemme en deux pour générer une réaction des deux femmes suppliantes. Aussi, le Nouveau Testament insiste sur les Actes des Apôtres, et pas uniquement sur leurs mots.

La parole doit servir à mobiliser, c'est important, l'acte à convaincre, sans doute encore plus essentiel.

On peut avancer avec un homme d'actions qui ne communique pas bien, on part à la dérive lorsque l'on a affaire à un orateur qui ne passe jamais à l'action. Celui qui par exemple prétend vouloir mener une politique sociale sans jamais prendre aucune option traduisant cette volonté reste sans intérêt pour ses employés. Ce sont juste des paroles.

Et en 2019, Denis Sassou Nguesso veut donc ranger les «bonnes paroles » des membres du gouvernement dans le rayon des accessoires.

Vivement 2019, pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville