Denis Sassou Nguesso fait émerger une nouvelle génération de leaders politiques

C’est un coup très audacieux, très courageux de la part du président congolais, Denis Sassou Nguesso, mais qui s’inscrit dans l’histoire congolaise, ce n’est pas le premier et ce ne sera sans doute pas le dernier. Pour préparer une nouvelle génération de dirigeants aptes à affronter un monde sans cesse en évolution, le premier président de la nouvelle République est déterminé à faire émerger une nouvelle génération de leaders politiques dont de nombreux «enfants » de ses anciens compagnons de route.

On ne peut plus demander le changement aux congolais, si on ne commence pas par changer la classe politique elle-même. Et ce qui est nouveau, depuis plusieurs années, c’est l’émergence d’une nouvelle génération des cadres politiques.

On sent que la vieille génération est en train de disparaître, ils sont sexagénaires, septuagénaires, voire même octogénaires. La nouvelle génération commence à émerger et à prendre des postes de responsabilité.

Il s’agit entre autres, de Thierry Moungalla, 53 ans, ministre de la Communication et des Médias ainsi que porte-parole du gouvernement depuis le 10 août 2015. Il fut auparavant ministre des Postes et Télécommunications (2007-2015), Pierre Mabiala, 52 ans, ministre des Affaires foncières et du Domaine public, ainsi que chargé des relations avec le Parlement depuis le 22 août 2017, Destinée Ermela Doukaga, 34 ans, ministre de la Jeunesse et de l'Éducation civique de la République du Congo depuis avril 2016, Ines Nefer Bertille Ingani, 43 ans, ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Anatole Collinet Makosso, 53 ans, ministre de l'Enseignement primaire et secondaire, Charles Richard Mondjo, 64 ans, qui occupe le Ministère de la défense sans discontinuer depuis 2012, Jean-Marc Thystère Tchicaya, 54 ans, ministre des hydrocarbures depuis 2015, le ministre de la construction et de l’habitat, Josué Rodrigue Ngouonimba, le ministre du Plan et de l’intégration régionale, Ingrid Ebouka-Babackas, le ministre des Sports, Hgues Ngouélondélé…

Moderniser la vie politique de notre pays constitue une clé essentielle de la restauration du lien de confiance entre gouvernants et gouvernés. Ce qui passera par le rétablissement d'une véritable éthique politique. Les attentes des congolais en la matière sont très importantes et ne devraient pas être autant négligées.

Le renouvellement des élites, de façon régulière, amorcera la revitalisation de notre jeune démocratie pour éviter la professionnalisation.

D'un point de vue politique, enfin, cette mise à l'écart de la vieille génération est surtout un aiguillon indispensable pour celui qui accède aux fonctions de ministre ou de DG : «Agis maintenant, car bientôt, tu ne seras plus jamais aux affaires».

Cependant, force est de constater que le profil socioprofessionnel des élus locaux ne reflètent pas encore la population congolaise. Les élus locaux étant relativement âgés et certaines catégories professionnelles étant surreprésentées.

Autant d'éléments susceptibles d'accroître le désintérêt des jeunes congolais pour l'engagement politique.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville