Congo – Conscience professionnelle : Il y a vraiment quelque chose de pourrie dans le pays !

Alors que le message du président de la République à la Nation est attendu pour ce mardi 14 août à 20 heures, celui-ci fait déjà l'objet de commentaires sur les réseaux sociaux. Parmi les quelques personnes, pourtant bien ciblées, qui ont assisté à son enregistrement lundi, certains n'ont pu tenir leur langue.

« Nul passage d'une amnistie des prisonniers politiques », peut-on lire sur les réseaux sociaux, s'agissant du message du président de la République, à l'occasion de la fête de l'indépendance.

Le message n'a certes pas encore été diffusé, et encore, « seul le prononcé, fait foi », pourtant, les commentaires vont bon train sur ce que « Denis Sassou N'Guesso qui aurait sursit les poursuites de Ntumi et autres ninjas ayant du sang sur les mains manque de gracier des prisonniers politiques, moins coupables que Ntumi et compagnie qui ont endeuillé des familles ».

Quels que soient les commentaires qui peuvent découler du message du chef de l'État, ce qui choque, c'est que l'on disserte sur un sujet non encore officiellement dévoilé. Pour reprendre le jargon des examens d'État, il y a manifestement fuite en matière communicationnelle. Mais par qui, et dans quel intérêt ?

Sans être corporatiste, le service de communication du président de la République est composé d'hommes et de femmes outillés qui ont le sens du professionnalisme, de l'éthique et de la déontologie. De leurs enregistrements, ils déposent régulièrement des « PAD », autrement dit des prêts à diffuser, toilettés et montés, bien souvent juste à l'heure de la diffusion pour éviter les fuites émanant des personnes non assermentées.

Comment donc comprendre qu'un message destiné à la diffusion à une heure donnée, soit déjà l'objet de commentaires avant sa publication. On passe de la faute professionnelle à la traîtrise, ou bien plus, à l'atteinte à la sûreté de l'État.

Certes, pour ceux qui l'auraient lu et qui s'en font les gorges chaudes, le message de Denis Sassou N'Guesso ne ferait nullement mention d'amnistie de prisonniers. Mais, ils oublient que l'amnistie ou la remise de peine se fait par décrets présidentiels qui bien souvent, dans le cas d'espèce, sont lus après le message du président qui énonce à l'évidence les axes directeurs de la politique à venir. De quoi dire, attendons de voir, avant de juger sur pièce, car tout ce qui précède n'est que politique-fiction, n'en déplaise aux « Sassou-incompatibles ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville