Le président du Sénat congolais, Pierre Ngolo a pris l’engagement ce mardi, lors d’un échange de vœux de Nouvel An avec les sénateurs, à Brazzaville, de combattre les antivaleurs, un mal qui ronge aussi bien l’administration publique que la chambre haute du parlement.
«La crise économique et l’installation de la Nouvelle République constituent un environnement propice à la mise en cause des réflexes, habitudes et pratiques qui se situent aux antipodes de la voie de l’assainissement des mœurs et des règles de la gestion de la cité. L’heure est à la lutte âpre et soutenue contre les antivaleurs sévèrement stigmatisés par le président de la République », a déclaré Pierre Ngolo.
«Le contrôle systématique, rigoureux et sans complaisance, voilà la première arme dont nous devons faire bon usage afin de nous situer dans la quête de l’efficacité, de la vertu et de la justice sociale », a-t-il ajouté dans le but de promouvoir la bonne gouvernance.
Le Congo est très embourbé dans une grave crise financière due incontestablement à la baisse des cours du pétrole, son premier produit d'exportation.
A cela, il faut ajouter aussi la corruption et ses infractions connexes ou assimilées comme la concussion, le trafic d’influence, la soustraction et le détournement des biens, la gestion frauduleuse, l’enrichissement illicite, le favoritisme, la prise illégale d’intérêt, les abus des biens sociaux et le blanchiment des capitaux.
Des pratiques qui constituent un obstacle à l’éradication de la pauvreté et sape la capacité du pays d’atteindre ses objectifs du développement.
«Qui donc empêche, par exemple, aux représentants du peuple que sont les députés et les sénateurs, d'exercer une prérogative constitutionnelle, l'enquête parlementaire ? En tout cas, pas le président de la République », a rappelé le président Denis Sassou Nguesso le 30 décembre dernier dans son discours sur l’état de la nation devant le parlement réuni en congrès à Brazzaville.
Au Congo-Brazzaville, la majorité à l’Assemblée nationale et les sénateurs peuvent exercer pleinement le contrôle du gouvernement par des moyens d’information et d’investigation et par la mise en jeu de sa responsabilité. Ils ont des moyens juridiques pour le renverser. Cette mission a été réaffirmée par la révision constitutionnelle du 25 octobre 2015.
Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville