Toutes les enquêtes parlementaires engagées ou initiées par l’opposition ont été simplement censurées voir étouffées, a déclaré le patron de l’opposition congolaise, Pascal Tsaty Mabiala sur le plateau de la télévision nationale.
«Nous avons initié, dans le passé, une enquête parlementaire sur l’entrée et la sortie des fonds au trésor public et sur l'argent des générations futures, malheureusement cette enquête a été censurée », a déclaré le premier secrétaire de l’Upads, Pascal Tsaty Mabiala, sans citer le nom du commanditaire de cette censure.
«Les ministres font ce qu’ils veulent avec l’argent du contribuable parce qu’ils savent qu’ils n’ont pas des comptes à rendre à l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté avec humour pour justifier la crise financière qui étrangle le pays.
«Qui donc empêche, par exemple, aux représentants du peuple que sont les députés et les sénateurs, d'exercer une prérogative constitutionnelle, l'enquête parlementaire ? En tout cas, pas le président de la République », a rappelé le président Denis Sassou Nguesso le 30 décembre dernier dans son discours sur l’état de la nation devant le parlement réuni à Brazzaville.
Pour lui, le réflexe de la sanction s'est fortement altéré. L'expansion de l'impunité tient assurément du clientélisme et du fait électoraliste exacerbés, au nom d'une interprétation erronée de l'exercice démocratique, par la mauvaise gestion du pluralisme politique dans notre pays, la recherche effrénée d'assise, d'influence et de leadership qui consacrent la faiblesse des uns et des autres devant la nécessité de la sanction. Selon Denis Sassou Nguesso, l'application stricte de la loi, dans toute sa rigueur, redonnera à la rupture son sens le plus profond et reconnaîtra, à la République, son devoir protecteur de la vertu, l'Etat se chargeant, chaque jour, de traquer les antivaleurs.
Au Congo-Brazzaville, l’opposition à l’Assemblée nationale et les sénateurs peuvent exercer pleinement le contrôle du gouvernement par des moyens d’information et d’investigation et par la mise en jeu de sa responsabilité, même s’ils n’ont pas de moyens juridiques pour le renverser. Cette mission a été réaffirmée par la révision constitutionnelle du 25 octobre 2015.
Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville