À Paris où il prend part au sommet sur la planète, le chef de l'État congolais Denis Sassou N'Guesso mène sans tambours ni trompettes, une action qui tant au plan national qu'international, trace sa dimension d'homme d'État, dessine les contours de ses combats ainsi que les perspectives de sortie de crise pour son pays. Et soudain, l'horizon se dévoile, pas aussi sombre qu'on ne le pensait.
Denis Sassou N'Guesso et Emmanuel Macron à l'Élysée, la poignée de main au bas du sapin a du tout l'air d'un geste prémonitoire, en ces temps de noël qui suscitent des espoirs.
Même s'il n'est pas question de cadeaux à proprement parler au pied du sapin, il va s'en dire qu'à Paris, en dépit de tous les oiseaux de mauvais augure qui annonçaient une quasi bérézina du séjour parisien du président congolais, les actions qui en découlent sont signes de succès et ouvrent de belles perspectives pour le Congo.
Au plan du combat pour la planète, l'action du Congo-Brazzaville s'inscrit désormais dans un rôle moteur qui en fait un partenaire incontournable. De ce point de vue, le président congolais s'illustre lui même en porte-étendard, à travers des actes concrets, au point qu'il a plus d'une longueur d'avance sur les engagements auxquels Emmanuel Macron a convié ses pairs mardi.
Si tant est-il que la donne actuelle est celle d'une perspective des économies « moins carbonées », le Congo qui vit un contraste entre une économie « hyper carbonée » et des actions concrètes dans la lutte pour la nature et le climat, se situe au cœur même de la problématique sur la diversification économique. Une donne pour laquelle le président Français Emmanuel Macron s’investit sans retenue et les échanges de vues entre les deux chefs d'État sont porteurs à plus d'un titre et c'est tout à l'actif du Congo ainsi soutenu dans ses voies de sortie de crise.
Le Congo disions-nous, traverse une situation de crise. Les discussions en cours avec le Fonds monétaire international dessinent des perspectives encourageantes et dont les effets en terme de casse sociale, tant redoutés et annoncés à grands renforts de mots anxiogènes seront à l'évidence indolores pour les congolais.
Dans cette entreprise délicate, la France apparaît aux cotés du Congo comme un « avaliseur », si ce n'est qu'elle est attentive à ce que le pays se remette sur de bons rails.
L'action du groupe d'amitié Congo-France avec Dominique de Villepin est un soutien conséquent. La rencontre du président Sassou avec le ministre français des finances Bruno Lemaire, participe de ce soutien d'accompagnement.
Le Congo n'est ni en faillite, ni en banque route, disait le président Sassou. Les ressorts projetés par le FMI, doublés d'une volonté de l'État congolais d'entreprendre des réformes drastiques en termes d'assainissement des niches économiques et financières, vont bénéficier des vents favorables qui en haute mer, soufflent sur la production pétrolière.
Les perspectives pour 2018 sont à des productions records en terme de quantité confient les pétroliers, sans compter que le prix du brut repart à la hausse. De bon augure pour l’embellie du ciel économique congolais que d'aucuns annonçaient obscurcit, sinon complètement bouché, n'en déplaise à ceux qui distillent les informations selon lesquelles le Congo aurait déjà « mangé tout son blé en herbe ».
Quand tous les instruments de la reprise seront passés à une reprise de réconfort, les congolais, nous en sommes sûrs, auront en face d'eux un autre Sassou.
Il est fort à parier que pour son prochain remaniement, de nombreux ministres se disant inamovibles ne soient remerciés, et aient à rendre des comptes en des endroits autres qu'en conseil des ministres, et devant des hommes et des femmes de noir vêtus.
À l'évidence, la crise économique implique entre autres causes que des acteurs gouvernementaux et autres, commis à l'action économique ont failli à leur mission. Soit en terme du management de leur action, ou dans des pratiques disparates, en inadéquation avec les prescrits du chef de l'État. Il devront à l'évidence rendre des comptes.
Enfin, il y a la crise du Pool, un des aspects indexés par les partenaires internationaux du Congo, en matière de gouvernance. Denis Sassou N'Guesso en a jeté les bases pour un retour à la paix.
Reste que la démobilisation des ninjas nsiloulou serait perçue par leurs responsables comme une façon de se dégarnir d'un bouclier qui assurerait leur quasi impunité. Et ça coince.
La sagesse des dirigeants congolais saura nous en sommes sûrs, trouver le juste équilibre à la question, ce pour le bien de tous.
De quoi retrouver les équilibres et le sourire qui déjà commençait à disparaître des visages des congolais, et dire plein d'espoir, "bonne année 2018".
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville