Congo : Clément Mouamba a présenté le programme d’action du gouvernement aux députés

Le chef du gouvernement a détaillé la situation socio-politique et économique du Congo avant d’en proposer des mesures rigoureuses de redressement le 3 juin au Palais des congrès.

D'entrée, Clément Mouamba a déclaré que l’écroulement des prix du baril de pétrole, depuis fin 2015, a négativement influencé l’économie congolaise.

Aussi, la bonne gouvernance est-elle une exigence de gestion moderne qui « nous impose d’être prédictif et proactif et d’instituer des systèmes de veille et d’alerte. La fonction publique ne peut plus être le principal employeur dans notre pays. Des bassins d’emploi sont à créer, notamment dans l’agriculture, le secteur privé et l’auto-emploi (économie numérique, petits métiers, artisanat, etc) », a-t-il dit.

Le climat des affaires sera amélioré pour favoriser la promotion de l’investissement productif et, par voie de conséquence, la création d’emplois pour les jeunes.

Afin de mettre un terme aux lenteurs administratives dans les administrations publiques, le gouvernement commettra à une équipe d’experts de produire un rapport sur la détermination de délais de traitement des dossiers des usagers applicables à tous et dans les mêmes conditions.

Abordant le point sur la condition des retraités, il a déclaré que « le passage de la vie active au statut de retraité ne sera plus le chemin de croix tant redouté par les concernés.

D'autre part, le gouvernement commandera un rapport sur le fonctionnement du système éducatif afin de prendre des mesures urgentes qui s’imposent. 

Le gouvernement étudiera la faisabilité d’un programme d’installation, dans les administrations publiques, des équipements de contrôle de l’assiduité au travail des agents de l’État.

« La masse salariale des agents de l’État dépassera, en fin 2016, avec la sauvegarde de l’augmentation du point d’indice annoncée par le président de la République, la somme de 400 milliards de FCFA. Le pays doit tirer bénéfice de cette lourde dépense publique. Ainsi, la fonction publique cessera d’être la colonie de vacances ou la cour de récréation des agents paresseux », a martelé Clément Mouamba.

Le déficit d’éthique sociale a pu prospérer au Congo parce que les organes de lutte n’ont jamais eu assez d’autorité pour prévenir et empêcher la prolifération des actes de corruption, de concussion et de fraude.

Le Premier ministre a annoncé qu’en 2015, les revenus pétroliers ont chuté de 65% et les recettes publiques totales ont diminué d’environ 43% par rapport à 2014. 

La situation actuelle appelle une réaction hardie, tant sur le plan des réformes à consolider ou à engager que sur le plan de la culture générale de la conduite des politiques publiques.  « Je dois donc à la vérité le dire solennellement aux Congolaises et aux Congolais que si le pays ne prend pas le courage de s’ajuster par lui-même, il y sera contraint par la volonté des autres, ce que personne ne souhaite, au regard de l’expérience douloureuse d’un passé récent », a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, Clément Mouamba a indiqué que son gouvernement sera avant tout préoccupé par le rétablissement de la stabilité macro-économique et la viabilité budgétaire, qui conditionnent le succès de la « marche vers le développement ».

Sur le plan politique, le Premier ministre a annoncé l’envoi sous peu au Parlement pour examen le projet de loi sur le statut de l’opposition. Il a déclaré que son gouvernement place le dialogue comme moyen de résolution des différends politiques.

Benoît BIKINDOU