C’est une véritable campagne de communication politique de génie à treize mois de l’élection présidentielle de 2026 au Congo ! A la manœuvre, Digne Elvis Okombi Tsalissan, ancien ministre, qui a dévoilé mardi 21 janvier 2025, le visage du mystérieux « Patriarche » affiché partout sur les grandes artères de Brazzaville, la capitale congolaise, après trois mois de suspense. L’affiche officielle « Le Patriarche, Ni Yandi », n’est autre que Denis Sassou-N’Guesso, actuel Président de la République du Congo.
« Dans un pays où nombreux de ceux que nous sommes, du nord au sud, de l’est à l’ouest, de la majorité à l’opposition, au centre, même à la société civile, sommes nés après les indépendances, nous avons tous plus ou moins du Denis Sassou-N’Guesso en nous. Parce que, souvent, nous lui devons soit directement ou indirectement nos carrières professionnelles, notre parcours ou encore sa main invisible et protectrice dans les moments de joie ou de malheur que nombreux des congolais ont traversé. C’est pour cela qu’il est réducteur de placer cet homme qui a survolé les époques et les générations en qualité de chef de groupe », a déclaré l’initiateur de cette plateforme le « Patriarche », Digne Elvis Okombi Tsalissan devant une foule en liesse, dans un hôtel de la place.
« A ces historiens du passé, du présent et du futur, le peuple congolais leur demandera de replacer le Président Denis Sassou-N’Guesso dans son rôle. Nous veillerons assurément que l’on parle du bâtisseur infatigable, de l’homme de consensus, l’homme du dialogue et aujourd’hui, nous veillerons que l’on parle du Patriarche », a martelé Digne Elvis Okombi Tsalissan sous les applaudissements nourris et prolongés de l’assistance.
Digne Elvis Okombi Tsalissan a rappelé également, avec luxe et détails, que l'histoire du Congo devrait être et doit être écrite par des acteurs neutres, moins passionnés qui devront faire preuve de rigueur intellectuelle et d'une démarche scientifique.
Il sera important et nécessaire, poursuit-il, de ne pas ausculter les moments de douleurs que ce pays a connu, à partir de 1959, et même les événements tragiques de 1994, 1997, et/ou parfois des contradictions idéologiques...
Le rendez-vous est donné pour le 5 février prochain pour un méga meeting au boulevard Alfred Raoul.
Cette date du 5 février n'a pas été choisie par hasard.
Alors colonel, Denis Sassou-N’Guesso est élu Président du Comité préparatoire du troisième congrès extraordinaire du Parti. Le troisième Congrès extraordinaire de mars 1979, confirmera son élection à la tête du Parti et par conséquent à celle de l’État. Il devient ainsi « l’homme du 5 févier 1979 ».
Il est aussi prévu un colloque international du 08 au 10 juin 2025 sur l’œuvre de Denis Sassou-N’Guesso.
A une année de l’élection présidentielle, ce mouvement est vu comme un instrument puissant de campagne pour le chef de l’État Denis Sassou-N’Guesso qui sera, très probablement, candidat.
Habituellement, l’affrontement politique, c’est-à-dire la véritable campagne, débute au cours de la seconde quinzaine de mars. Les favoris se dégagent, les projets se confrontent, les intentions de vote se cristallisent. Rien de tout cela cette année, car le débat s’est concentré sur qui serait candidat.
Le Président Denis Sassou-N’Gguesso, avec sa grande expérience, saura sans doute prendre cette initiative qui s'impose le moment venu car il a la possibilité de se présenter pour un cinquième mandat, selon la Constitution en vigueur dans le pays.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville