Congo / Russie : la lune de miel

Le ministre congolais de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé, Denis Christel Sassou Nguesso a mis en lumière, le 27 septembre 2024 en Russie, les progrès majeurs de la coopération entre la République du Congo et la Fédération de la Russie.

Au cours d’une interview exclusive à la presse russe, il a principalement axé son intervention sur le projet d’oléoduc stratégique reliant Pointe-Noire à Brazzaville, dont la construction a récemment reçu l’aval des autorités russes. Ce projet d’une importance capitale pour l’indépendance énergétique du Congo, bénéficie de l’expertise reconnue de la Russie dans le secteur des hydrocarbures.

«Le choix de la Russie comme partenaire pour cette infrastructure cruciale témoigne de la confiance que nous avons en son savoir-faire et des retombées économiques positives qu’elle générera pour notre pays », a déclaré Denis Christel Sassou Nguesso.

Outre ce projet majeur, le ministre congolais a, également, abordé plusieurs autres axes de la coopération bilatérale, notamment, dans les domaines de l’énergie, des mines et de l’agriculture.

A cet effet, il a exprimé l’intérêt du Congo à explorer de nouvelles opportunités de partenariat avec la Russie, tout en réaffirmant la volonté de diversifier et d’approfondir les relations bilatérales.

On rappelle qu’après les soubresauts du début de la décennie 90, avec la chute du mur de Berlin, l’avènement de la démocratie pluraliste en Afrique et l’éclatement de l’URSS, la Fédération de Russie avait perdu « la main » sur certains pays africains dit du bloc communiste. Il eut alors une espèce de passage à vide dans les relations entre la Fédération de Russie et les pays de l’ancien camp soviétique, dont le Congo qui dans ce relations, occupait une place de choix.

Les relations diplomatiques n’ont, certes, jamais été ébranlées entre le Congo et la Russie. Excepté la parenthèse ouverte du fait des mutations générées par la pérestroïka, le Congo et la Russie ont eu une relation fructueuse. C'était déjà le cas lorsque le Congo s'appelait République populaire entre 1969 et 1992 et que près de 7 000 étudiants congolais faisaient leurs études en URSS.

La Russie a envie d'un Congo stable, car les entreprises russes notamment dans le secteur énergétique y sont de plus en plus présentes. Les Russes participent notamment à l'étude de faisabilité de l'oléoduc Pointe-Noire Brazzaville Ouesso via Oyo.

Les échanges entre les deux pays sont passés de 3 milliards de dollars en 2011 à 11,5 milliards de dollars en 2014.

La Russie forme des militaires et des policiers congolais et 3 000 jeunes Congolais apprennent le russe, notamment grâce au centre culturel russe de Brazzaville.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville