Les militaires, un temps dits mutins, puis putschistes, ont affirmé avoir renversé le régime du président nigérien Mohamed Bazoum. Le coup d’État a été confirmé mercredi 26 juillet au soir, par une déclaration lue par l’un d’entre eux à la télévision nationale à Niamey, au nom d’un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
"Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez", celui du président Bazoum, a déclaré dans la soirée le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires putschistes en tenue.
"Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale", a-t-il ajouté.
"Toutes les institutions issues de la 7e République sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l'expédition des affaires courantes, les Forces de défense et de sécurité gèrent la situation, il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s'ingérer", a poursuivi le colonel-major à la télé.
Les putschistes ont affirmé le respect de tous les engagements régionaux et internationaux souscrits par le Niger. Ils ont garantie la sécurité du président Mohamed Bazoum et de sa famille.
Le CNSP a annoncé en outre avoir instauré un couvre-feu de 22h à 5h du matin "jusqu'à nouvel ordre" et a fermé les frontières terrestres et aériennes.
La déclaration des putschistes semble indiquer que tous les corps de l’armée, de la police, et de la gendarmerie se sont ralliés à la garde présidentielle pour renverser le président Bazoum.
Un cercle restreint des dignitaires du régime de Mohamed Bazoum, espère encore à un reversement de situation, avec notamment la fronde de la communauté internationale et les différentes institutions qui s’y rattachent.
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger devient le troisième pays du Sahel depuis 2020 à connaître un coup d'État.
La nouvelle du coup d’État au Niger a suscité des scènes de joie au Mali. Après des propos polémiques du président Bazou vis-à-vis de junte malienne, de nombreux maliens souhaitaient son renversement par les militaires.
Dans les capitales occidentales, on s’inquiète de la contagion putschiste qui gagne les États de l’Afrique de l’Ouest, notamment de la zone sahelienne, les uns après les autres. Et les tensions socio politiques dans les pays pas encore touchés, apparaissent comme des éléments permissifs de changement par les armes.
Le tout est de savoir, quel pays sera le prochain sur la liste.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville