France : Le pouvoir magique des fleurs ou l’incroyable faculté d’adaptation des enfants … (Par Doris Mandouélé)

Aujourd’hui nous sommes passés en phase de déconfinement. Avec le recul du virus et des données scientifiques concernant la non transmission du coronavirus chez les enfants de moins de 15 ans, une nouvelle étape vers un retour à la normale, est maintenant possible. Ainsi, les écoles maternelles et primaires reprendront le 22 juin 2020, a déclaré le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, dimanche 14 juin 2020 dans son allocution.

Mais Comment les enfants ont-ils traversé cette période de confinement ?

Dans ce texte, nous avons souhaité nous tourner vers la prise en charge des élèves de la ville du Mée-sur-Seine, située en Seine-et- Marne, et comptant environ 21000 habitants. Nous avons voulu exposer plus précisément l’élan de solidarité qui s’est tissé entre les habitants du quartier de la gare pour « élever » les enfants inscrits à l’école Jean Racine.

Un petit tour de la ville

La ville du Mée-sur -Seine se divise en plusieurs quartiers « le Vieux Mée » dénommé ainsi par ses habitants, la Croix Blanche, le quartier Plein Ciel, et les Courtilleraies. Ce quartier est le plus récent de tous avec des écoles maternelles et primaires, un collège, une Maison de la Petite Enfance, un centre social, une Maison des Associations, un parc urbain, une salle municipale, des aires de jeux pour enfants, la nouvelle gare du Mée, un bureau de Police nationale, et une Poste. Un complexe sportif avec des terrains synthétiques de football, une plaine de loisirs et un city-stade ouverts à tous, sont venus compléter les équipements du quartier. C’est une ville « verte », où il fait bon vivre !

En sillonnant le Mée-sur-Seine ce dimanche 21 juin 2020, par une belle journée ensoleillée, nous avons pris le temps de nous arrêter à l’école Jean Racine pour rencontrer « la fédération des parents d’élèves », qui prenait plaisir à fleurir l’école pour accueillir les enfants ce lundi 22 juin 2020 au matin. Les adultes qui se sont occupés de ces enfants, nous ont expliqué la joie qu’ils avaient pu ressentir en collaborant avec les professeurs des écoles. Puis, ils nous ont fait part d’un sentiment qui a vu le jour, au cours du confinement : celui de « la cohésion sociale ». En effet, en travaillant conjointement, professeurs, parents, équipe municipale, et direction, tous ont plus que jamais tissé des liens solides. Et de ce fait, est né une réelle dynamique positive de quartier.

On peut changer le monde « avec des bouquets de fleurs » !!!!

Comme le dit la célèbre chanson de Laurent Voulzy, on peut « changer le monde avec des bouquets de fleurs » et en définitive, c’est ce que l’équipe municipale, les parents d’élèves, les maîtres/maitresses, les ATSEM (Agents territorial spécialisé des écoles maternelles) et surtout les enfants ont fait pendant le confinement. Ils ont changé leur façon de travailler et se sont surtout tous entraidés pour que les élèves ne soient pas des « décrocheurs ».

L’école a eu lieu à la maison, elle est rentrée dans chaque foyer. Les parents ont travaillé dur avec leurs enfants et les enseignants. Nous parlons ici bien, de « famille populaire » qui ont mené une bataille pour l’instruction de leurs enfants afin que ces derniers continuent d’apprendre.

Comment ?

Le corps enseignant est monté dans le même bateau que les parents. Ainsi nous comprenons qu’il a été fortement présent. « Les maitresses ont donné tout leur temps, les jours fériés, le week-end, le soir, elles ont toujours répondu à l’appel » témoigne une maman. « Elles ont aussi été joignables pour toutes les questions des enfants en télétravail ! » : « Elles étaient là !!!

… Puis l’envie de constituer des groupes WhatsApp est apparue, et des ateliers numériques sont nés. Et de manière ludique elles ont mis en place des défis : des concours de gâteaux, de danse, dessine ta famille, déguise-toi, les supers héros ou encore « garde ton doudou ».

Du coup, les enfants étaient tellement occupés alors dans cette action ils n’ont pas vu le CORONA ; Ils étaient plongés dans la bienveillance des maitresses. « Et cela a été notre plus grande force », selon les anciens élèves de l’école Racine qui étaient aussi là pour soutenir et accompagner : Ceci est une belle action de Don de soi !

La continuité pédagogique

Et encore aujourd’hui, les parents reçoivent des messages du corps enseignants pour rappeler les horaires à respecter, le protocole, le travail à suivre. Il remercie aussi les parents pour leur présence. En fait, le fonctionnement du travail a été dans les deux sens, parents/ enseignants, enseignants/ parents. Les parents malgré les difficultés ont accompagné leurs enfants comme ils le pouvaient, même ceux qui n’ont pas les fondamentaux : lecture, écriture de la langue française. Quelle Victoire !

Revalorisation du métier de professeur des écoles

« Les maitresses ont été merveilleuses » proclame la fédération des parents d’élèves. « Et ce n’est pas parce que l’école Jean racine est en REP qu’il n’y a pas eu de travail ».

Bien au contraire et les trois mots d’ordre, qui qualifient cette période sont : Solidarité, Amour et Présence.

Enfin,  une maman déclare que pour une fois « on est égal aux autres » …

En somme, il y a eu une chaine de solidarité qui s’est mise en place, à travers le prêt d’ordinateurs par exemple. Les maitresses et parents d’élèves se sont pliés en « dix » pour travailler à distance. Toute une équipe d’adultes s’est formée pour le bien-être des enfants, afin que tous puissent combattre le coronavirus et l’abattre. En somme, les enfants de l’école Jean Racine on toujours étudié et été encadré. Ils ont été de plus, accompagnés sans relâche et ce depuis le 16 mars 2020, soit sur une durée de trois mois.

Ainsi, même si le terme « d’élèves décrocheurs » a été mis en avant dans les quartiers populaires, les habitants de la ville du Mée-sur-Seine ont su démontrer le contraire. Il est possible d’avancer, et de parvenir à un équilibre. On peut réussir, s’épanouir sur un plan éducatif et personnel. Le bien-être des enfants a été maintenu ces derniers mois car les familles et les enseignants ont su traverser cette pandémie en faisant « bloc », ce qui a mené les enfants de l’école Jean racine à aller au sommet !

Les enfants remercient leurs parents, enseignants, directeurs, agents municipaux et ont hâte de reprendre l’école.

Ensemble continuons le chemin qui mènera nos enfants vers une belle destination…

Bonne rentrée « PETITS SOLDATS » et continuez comme ça !

Doris Mandouélé (ancienne élève de l’école Jean Racine) Sociologue de la jeunesse et du travail /Ecrivaine