Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, deux anciens premiers ministres de François Bozizé figurent sur le ticket du deuxième tour de la présidentielle centrafricaine. Les deux hommes au même mentor s'affronteront pour le duel du 2e tour le 31 janvier prochain, sauf changements.
Ce sont donc deux hommes du sérail sous François Bozizé, des habitués des ors de la république que les électeurs centrafricains ont plébiscité. Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, sont arrivés en tête au premier tour de la présidentielle en Centrafrique. Ils s'affronteront dans un duel au 2e tour qui désignera l’un des deux pour succéder à Catherine Samba Panza.
Près de deux millions de centrafricains étaient appelés aux urnes le 30 décembre pour une élection couplée, présidentielles et législatives. Des scrutins porteurs d’espoir, pour sortir le pays de trois années de violences inter-communautaires qui l'ont ravagé.
Même s’il partait favori, Anicet Georges Dologuélé aura au final recueilli 281.420 voix, soit 23,78% des suffrages. Il devance l'outsider Faustin Archange Touadéra qui a totalisé 229.764 voix, soit 19,42%. Ces résultats ont été provisoirement officialisés par la présidente de l'Autorité nationale des élections (ANE), Marie-Madeleine N'kouet Hoornaer
Les faiseurs de roi
Aucun des deux candidats en tête n'ayant obtenu la majorité absolue, ils devront se présenter à un deuxième tour, prévu le 31 janvier, pour les départager, selon le code électoral.
Arrivé troisième, Désiré Kolingba, fils de l’ancien président, a obtenu 149.134 voix, 12,60%). Il est talonné par Martin Ziguélé, avec 128.009 voix soit 10,82%), lequel est suivi de très loin par Jean-Serge Bokassa, un autre fils d'ancien président qui totalise 77.493 voix soit 6,55%. Ces trois candidats vont peser lourd dans les tractations en vue des reports de voix et rien n’est encore gagné pour l’un ou l’autre des deux finalistes.
Enfin ! Le bout du tunnel ?
Avec un taux de participation de taux de participation national estimé à 79%, selon l'ANE, les centrafricains peuvent se satisfaire d’avoir gagnée une première bataille démocratique. Reste à transformer l’essai le 31 janvier prochain. Le chef de la mission de l'ONU à Bangui, Parfait Onanga-Anyanga a, dans un communiqué publié jeudi soir, félicité les deux candidats du 2e tour, leur demandant de "préparer leurs militants et sympathisants à une campagne conduite dans le calme et avec civisme" afin de "préserver l’esprit de paix et de retenue qui a prévalu jusque lors".
Entretemps, les résultats encore provisoires doivent être validés par la Cour constitutionnelle dans un délai de 15 jours à compter de la date du scrutin. Dans ce laps de temps, la juridiction suprême devrait se pencher sur plusieurs contentieux.
Benoît BIKINDOU
