RDC – Diaspora : L'adieu à Anicet Mobe Fansiama

« J'irai la voir un jour au ciel de ma patrie ». C'est au son de ce chant, entonné par la veuve Mobe Fansiama née Hortense Eyila-kolo, selon la volonté du défunt et repris en chœur par l'assistance que le cercueil d'Anicet Mobe Fansiama a été descendu dans la fosse où il repose désormais pour l'éternité, au cimetière parisien de Thiais.

En cette matinée du samedi 15 Avril, une grande foule s'était donnée rendez-vous auprès de la famille, pour l'adieu à Anicet Mobe Fansiama.

Des délégations venues d'Afrique, d'Europe et des Amériques ont participé à cet hommage qui a rassemblé près d'un demi millier de personnes.

Après la levé de corps dans l'intimité familiale au funérarium de l’hôpital Paul Brousse de Villejuif, la cérémonie religieuse tenue en l'église Saint Marcel de Vitry-sur-Seine a réuni parents, amis, les représentants du monde intellectuel ou culturel, voire des anonymes originaires de la RDC, venus dire adieu à « l'enfant du pays ».

Au cours de la messe chantée en français et en lingala, dans la lecture tirée du livre des Thessaloniciens, le prêtre célébrant a axé son message sur l'invite de Saint Paul à partager la confiance et à se réconforter les uns les autres, face à la mort.

« Nous ne voulons pas vous laisser dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance » a t-il conclut.

Puis, s'en sont suivis les hommages de diverses personnalités, toutes témoignant de l'homme, Anicet Mobe Fanciama. Sa vie, son œuvre, ses rapports humains si enrichissants, son combat pour l'avenir et le devenir de son pays, la république démocratique du Congo et de cette Afrique qu'il a tant aimées.

Rendant hommage « d'un cadet », le professeur Elikia Mbokolo a insisté sur ce qui chez Anicet Mobe traduisait l'homme : la quête de la connaissance et le partage, des vertus sur lesquelles il fondait l'espoir d'un Congo nouveau.

Concluant la série des hommages, Josée Mobe, sœur cadette du défunt a remercié l'assistance de s'être associée au deuil de la famille. Puis, elle a mis un point d'honneur sur son sentiment de gratitude, ainsi que celle de sa famille, à l'égard de la veuve qui, tout au long de la maladie de leur frère ainé, lui a apporté assistance et réconfort qui forcent l'estime et témoignent de tout l'amour qu'elle avait pour lui :

« Merci Hortense. Tu as été là, auprès de notre frère, à tout instant. Ils nous témoignait de ton dévouement à lutter avec lui, dans sa maladie, à le soutenir, à le conforter, pendant que nous parents étions loin de lui. »

Et de conclure : « que puis-je te dire d'autre sinon Merci, Merci Hortense, Merci, Merci... »

Les remerciements de Josée Mobe ont été couverts par les applaudissements de l'assistance, émue par ces mots sincères, venus du fond du cœur.

Au cimetière, la procession est ponctuée par la chanson « mokolo na ko kufa » de Tabu Ley Rochereau. L'émotion emplit la foule qui s'avance vers la tombe.

Des amis et promotionnaires portent le cercueil d'un blanc immaculé orné d'un crucifix et à l'épitaphe dorée aux sobres écrits : Mobe Fanciama 1952-2017.

Benoît BIKINDOU