A Pointe-Noire, les inondations n'ont pas épargné les morts

Les dernières intempéries, à Pointe-Noire, ont fait plus de dégâts chez les morts que chez les vivants. Le cimetière municipal de Vindoulou, situé dans le quatrième arrondissement Loandjili, a été tellement submergé par les eaux que les tombes se sont affaissées et plusieurs linceuls sont remontés à la surface. Une scène chaotique. Cela a fait dire à un des habitants du quartier : « ici à Vindoulou, les vivants n’ont pas l’esprit tranquille et les morts ne reposent pas en paix, à cause des inondations ».

« L’inondation d’une partie de ce lieu sacré de repos éternel est systématique, lors de chaque forte averse. Toutes les sépultures sont sous l’eau», révèle un riverain indigné par cette révoltante situation.

Au niveau de cette partie du cimetière, il n’y a pas que le problème des inondations qui dérange les habitants que nous avons rencontrés, mais également l’absence totale d’entretien, des herbes folles dépassant un mètre de hauteur et qui couvrent une bonne partie de la superficie du site, au point où dans certains endroits, les tombes n’apparaissent pas.

«Ce ne sont pourtant pas les chômeurs qui manquent dans notre commune, il suffit de recruter quelques-uns pour nettoyer le cimetière, au lieu de le laisser dans cette situation qui ne fait honneur à personne, surtout pas aux responsables de la commune», indique un jeune homme.

Le quartier Vindoulou où est érigé le site d’inhumation manque de canalisations. Les eaux de pluie convergent alors vers le cimetière qui se trouve inondé par endroit. La légère pente qui le sépare de la route nationale n°1, sans collecteurs d’eau, facilite le ruissellement des eaux ede pluie en direction du cimetière et accentue les inondations. Difficile d’y accéder toutes les fois qu’il pleut.

En dehors des tombes menacées de disparition, il y a aussi le fait que les eaux qui prennent de la hauteur le long de la devanture de ce cimetière vont progressivement ronger la fondation du mur de clôture qui pourrait s’écrouler puisque ces inondations dans ce cimetière ne datent pas d'aujourd'hui.

En attendant l’éveil de certaines consciences, les eaux des pluies continueront d’avancer vers le cimetière, jusqu’à engloutir les tombes une par une.

Rappellons que le cimetière de Vindoulou a été mis en service, depuis quelques années déjà, après la fermeture de celui de Mongo-Kamba dans lequel les jardins poussent sur les tombes qui parfois serven'  bbbbb t de repos aux passants ou commençants exerçant à proximité.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville