Congo : Un jeune étudiant sauvagement agressé par des « bébés noirs » à Brazzaville

L'agression a été d'une violence inouïe. Ce mercredi, au quartier Petit chose sur l'avenue Agostino Neto (derrière l'église du prophète William) dans la rue Mbe, un jeune étudiant de l'université Marien Ngouabi nommé Rhol Ibata, a été lynché sans sommation à coups de machettes et poignards par toute une bande déchaînée des « bébés noirs » qui aurait pu le tuer. Un fait insolite qui a fait l’actualité tout au long de la journée à travers différents quartiers de Brazzaville.

L’objet de leur convoitise ? Son sac à dos et son téléphone portable.

Il a eu les deux avant-bras entaillés et le cou entrouvert par une machette.

Transportée dans un état critique à l’hôpital, la victime est désormais sortie du coma, mais elle pourrait conserver des séquelles neurologiques irrémédiables de cette terrible agression, totalement gratuite.

Parmi les nouvelles formes émergentes de délinquance juvénile, le phénomène des « bébés noirs », apparu à Brazzaville depuis quelques années, est devenu un fléau manifeste en République du Congo.

Les « bébés noirs », un terme qui désigne les gangs d’adolescents violents qui s’affrontent entre eux et agressent des habitants, sont généralement des jeunes âgés de 13 à 25 ans, le plus souvent désœuvrés et déscolarisés, munis d’armes blanches, commettant pillages, viols, assassinats et agressions contre les populations.

Les autorités congolaises sont régulièrement accusées par divers observateurs de rester passives face à la recrudescence de ce phénomène.

En 2008, la crise économique et aussi l’inégale répartition des richesses ont favorisé le chômage et entraîné la marginalisation de ces jeunes.

Dès lors, on a commencé par observer des scènes de pillage et de violences orchestrés par des jeunes armés de machettes, et d’armes blanches pour faire du mal aux gens qui possèdent des biens qu’ils peuvent ravir. Ils sont essentiellement guidés par un esprit de survie. Ils opèrent à la tombée de la nuit, le plus souvent en groupe, aux abords des marchés.

En mai 2017, les autorités congolaises ont lancé une vaste opération policière pour lutter contre le phénomène. Mais trois ans après, ces jeunes adolescents continuent de dicter leur loi dans les rues de Brazzaville.

Albert SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville