Brazzaville : Deux présumés « bébés noirs » ligotés, lynchés et brûlés vifs devant une foule en colère au quartier Nkombo

Les vindictes populaires prouvent la faiblesse de l’Etat qui doit asseoir son autorité et stopper ces tueries et vindictes populaires. Soupçonnés d’avoir emporté le sac d’une dame mercredi 19 avril 2023, en début de soirée, deux « bébés noirs » ont été ligotés, lynchés et brûlés vifs devant une foule en colère au quartier Nkombo, dans le neuvième arrondissement de Brazzaville.

Selon des sources concordantes, les deux « bébés noirs » à moto ont emporté le sac d’une dame. Ils ont voulu rééditer l’acte sur une seconde victime mais les choses n’ont pas marché comme ils le souhaitaient.

Un taximan qui a suivi leurs mouvements les a renversés et la population s’en est chargée du reste.

On rappelle que le 4 mars dernier, à Kintélé, à la cite dite des « Mille logements » au nord de Brazzaville, la population a arrêté deux présumés voleurs qui ont été brûlés.

En décembre dernier, la même chose s’était produite près du Marché Total, à Bacongo. Trois présumés braqueurs y ont été ligotés, lapidés et brûlés vifs.

La population, qui décide de se faire justice, fustige le fait que certains bandits arrêtés sont relâchés sans que la procédure judiciaire n’arrive à terme.

Le phénomène de violence urbaine, incarné par les « Bébés noirs » est, en effet, devenu une cause majeure d’insécurité. Ils commettent des forfaits sur la voie publique, dans les domiciles privés, en milieu scolaire. Aussi, les rivalités entre les écuries de ces « Bébés noirs » créent l’insécurité, la psychose, troublent la sérénité des paisibles citoyens.

Jadis observée dans les quartiers périphériques, la délinquance juvénile se répand presque dans tous les quartiers de Brazzaville.

Les « bébés noirs » sont généralement des jeunes âgés de 13 à 25 ans, le plus souvent désœuvrés et déscolarisés, munis d’armes blanches, commettant pillages, viols, assassinats et agressions contre les populations.

Dans certains quartiers, les populations ont constitué des milices d’autodéfense et d’autres initiatives à travers des associations de quartier. Les autorités congolaises sont régulièrement accusées par divers observateurs de rester passives face à la recrudescence de ce phénomène.

Les autorités nationales ne pipent mot et ne font rien mais se contentent de répéter que « nous sommes dans un Etat de droit », sans être convaincants ni convaincus.

En attendant la réhabilitation des centres de réinsertion professionnelle, les pouvoirs publics devraient mettre des bouchées doubles pour éradiquer sinon réduire l’ampleur de ce phénomène qui a trop duré.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville