Congo – Djiri : Les populations fortement agressées par les nuisances sonores et tectoniques d’une briqueterie implantée en plein quartier

Quartier 908, dans la zone de l’Académie militaire Marien Ngouabi, dans l’arrondissement 9 Djiri, Les populations sont fortement agressées par les nuisances sonores et tectoniques de la briqueterie ‘’ Chine Jiangsu’’. Cette unité de fabrication de parpaings en ciment, implantée en plein quartier, utilise des machines dont outre la poussière, le bruit et les vibrations ont des effets dévastateurs sur les populations, ainsi que leur habitat. Leurs différentes sollicitations auprès des autorités et même leur action en justice sont jusque là restées lettres mortes.

Ils crient leur exaspération, ces résidents du quartier 908 de Djiri, celui-là même qui jouxte l’académie militaire Marien Ngouabi.

Ici, la quiétude qui caractérise tout quartier d’habitation, a été soudain troublée et même remise en cause, depuis que s’y est installée la briqueterie ‘’ Chine Jiangsu’’.

Outre le bruit quasiment invivable des machines, les vibrations qu’elles produisent engendrent un réel effet tectonique sur les habitations dont nombreuses présentent désormais des fissures. Ce qui les fragilise, avec le risque de catastrophes de masse, que des maisons s’écroulent sur leurs occupants.

À part les nuisances sonores, les habitants sont en proie au développement de pathologies telles l’hypertension artérielle, les maladies coronariennes et même des lésions auditives irréversibles, sans compter les troubles du sommeil, tant l’usine les soumet à des vrombissements et vibrations du sol occasionnés par des machines qui tournent à une cadence répétée toutes les 15 secondes, de 7 heures à 17 heures et 7 jours sur 7.

Ce cocktail infernal influe également sur les conditions d’étude à l’Académie militaire Marien Ngouabi, ainsi qu’aux écoles du voisinage.

S’appuyant sur l’article 60 de la loi sur la protection de l’environnement, les habitants du quartier, regroupés en comité, ont mené des démarches, tant auprès du promoteur de la briqueterie, du maire de l’arrondissement, de la ministre de l’environnement, de même qu’ils ont dû ester en justice, en déposant plainte entre les mains du procureur de la république.

De toutes ces démarches, aucunes n’a connu un semblant d’aboutissement et comme pour narguer les populations, la société ‘’ Chine Jiangsu’’ continue impunément son action de sape sur la santé des populations ainsi que sur l’environnement, en intensifiant ses activités.

Excédés par ces nuisances dont les effets néfastes se ressentent dans chaque famille et face à l’inertie des autorités qui font la sourde oreille face à la détresse des populations, de nombreux jeunes du quartier et même des adultes envisagent de régler le problème à leur manière.

Très remontés, certains nous ont confié leur colère et envisagent même le pire. « Puisque l’État nous a abandonné, c’est par nos propres moyens que nous devons réduire cette briqueterie au silence. Si l’État qui a rédigé la loi ne veut pas la respecter en agissant, eh bien, nous entrons dans une espèce de désobéissance civile face à l’inertie des autorités, en prenant les choses en mains. ‘’ Chine Jiangsu’’ use de violence en nous agressant au quotidien. Nous allons les renvoyer à la lecture du petit livre rouge du président Mao qui disait : ‘’à la violence réactionnaire, il faut opposer la violence révolutionnaire’’. Sans doute que les autorités ne nous en voudront pas, puisqu’elles sont restées les bras croisés, face à nos sollicitations. Trop, c’est trop, nous n’en pouvons plus. Autant mourir dans l’action, que de mourir dans l’inaction, quand le bruit de ‘’ Chine Jiangsu’’ nous aura achevé ».

Reste qu’il est encore temps pour les autorités, de se bouger enfin, avant que l’irréparable ne survienne.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville