Coronavirus : A Brazzaville, une commerçante conçoit ses masques à base de feuilles de bananiers

Face à la pénurie, elle s’est montrée inventive. Une commerçante spécialisée dans la vente de maïs au PK Mfilou, dans le 7ème arrondissement de Brazzaville, a décidé d'utiliser les feuilles de bananiers pour fabriquer ses propres masques contre le nouveau Coronavirus Covid-19.

La commerçante de nationalité congolaise et originaire du Pool a indiqué que son invention est plus efficace par rapport aux masques en carton importés.

« Nous sommes en guerre », a-t-elle lancée à ses clients et aux passants laissant croire qu’en période de guerre, chacun doit puiser dans son génie créateur pour survivre.

La vendeuse de maïs a aussi estimé que son invention est une solution à la pénurie mondiale des masques sur le marché international en cette période de propagation de l’épidémie du Covid-19.

Les congolais sur les réseaux sociaux sont hilares. Beaucoup estiment que la dame a perdu la boule.

Mieux vaut un masque fait maison que pas de masque du tout : malgré le manque de certitude scientifique, c'est ce que conseillent des médecins au grand public, pas pour se protéger soi-même du coronavirus mais pour éviter de contaminer les autres.

C'est un point important : beaucoup de congolais pensent que porter un masque les protège de la contamination, alors que cela permet en fait de réduire les sources de transmission. Et cela fonctionne si tout le monde en porte un, et dans ce cas, un masque très basique suffit, car un bout de tissu peut bloquer les projections de gouttelettes salivaires contaminées émises par un malade. Ce n'est pas parfait, mais c'est beaucoup mieux que rien.

Les scientifiques jugent cette protection collective d'autant plus importante que dans le cas du coronavirus, tout le monde peut être contagieux sans le savoir.

Au Congo-Brazzaville, on n'en connaît pas la proportion, mais des patients transmettent le virus même sans symptôme. Pour autant, on n'a aucune certitude scientifique en termes d'efficacité. On ne sait pas bien si les masques faits maison réduiraient la transmission.

En 2013, une étude de l'université de Cambridge concluait qu'en cas de pandémie grippale, "les masques faits maison ne devraient être utilisés qu'en dernier recours" mais "qu'ils valaient mieux qu'aucune protection".

Et même les médecins qui les recommandent insistent sur le fait que cela ne doit pas faire oublier les mesures-barrière, comme le lavage des mains.

Depuis le début de l'épidémie, nombre de pays occidentaux ont répété que le port généralisé du masque n'était pas nécessaire. Une position qui, vue d'Asie, a surpris.

Mettre un masque n'est pas dans la culture africaine. Mais avec la propagation du Covid-19 et le manque criard des masques chirurgicaux et les masques plus protecteurs car filtrants, dits FFP2, à chacun donc sa parade.

Comme quoi, tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces pour paraphraser Jean Paul Sartre, artiste, écrivain, philosophe et romancier français.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville