Vol des poteaux téléphoniques à Mvouti et Les Bandas

«En cas de perturbation sur votre réseau de téléphonie mobile, rassurez-vous que votre câble ou poteau n’a pas été saucissonné et volé la nuit ». C’est ce qui s’est passé à Mvouti et à Les Bandas (sud) où des individus non identifiés ont fait main basse sur des poteaux téléphoniques.

Selon une source policière, ces voleurs qui n’ont pas fait dans le détail, ont utilisé des chalumeaux pour sectionner une trentaine de poteaux.

Le préjudice se chiffre à plusieurs millions de FCFA. Les policiers sont en charge de l’enquête.

On rappelle qu’aux côtés des métiers formels d’ingénieurs, de techniciens en maintenance des réseaux électriques et autres professionnels du secteur, se développe des activités opaques qui prolifèrent dans la clandestinité et une insécurité grandissante.

Les saucissonneurs et voleurs de câbles électriques et poteaux téléphoniques apparaissent comme le dernier rempart du réseau d’activités électriques et le maillon faible de cette chaine.

Activité incontrôlable et difficile à encadrer car s’exerçant surtout la nuit « à l’abri des regards indiscrets », le phénomène de saucissonnage de câbles électriques profite d’un contexte social précaire parfois caractérisé par l’auto emploi et la débrouillardise.

L’approvisionnement s’opère au niveau des installations ferroviaires, les poteaux électriques où l’on rencontre aussi les câbles téléphoniques et les câbles servant à la distribution des images. Ces saucissonneurs ne sont guère à l’abri des électrocutions mortelles, des poursuites judiciaires, mais surtout de la justice populaire lorsque des noctambules passent par là et les surprennent en pleine action.

Un constat tout de même inquiétant : l’activité prolifère et alimente de petits commerces au grand dam des opérateurs des télécommunications, du CFCO, des fournisseurs d’électricité et des pouvoirs publics.

Toutefois, si comme chante l’artiste « la nuit tous les chats sont gris », il est important de relever que le saucissonnage des câbles ou poteaux ne constitue que l’ivraie d’une bonne graine qui permet à certaines gens de braver les réalités quotidiennes.

Par conséquent, cette préférence pour les câbles électriques ou poteaux téléphoniques « qui peuvent être bon marché et de provenances diverses » n'en fait pas les seules matières pourvoyeuses de ces alliages tant recherchés.

En effet, afin trouver les revenus pour prendre en charge leurs familles, les carcasses d’appareils électroménagers, électroniques, électriques, les vieilles tôles subissent souvent diverses transformations métallurgiques pour être commercialisées par ces artisans à part entière de nos villes.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville