Gabon : Dans l’agonie, il se marie sur son lit d’hôpital

Son dernier souhait a été de se marier avec l'amour de sa vie. Trop faible pour quitter son lit d'hôpital, Augustin Moubogha, 3ème maire adjoint de la Commune d’Akanda s’est déplacé jusqu’à lui en se focalisant sur l’article 231 du code civil disposant que tout usager se sentant dans une situation déplorable de maladie … peut demander à contracter un mariage. Roger Taty, de nationalité gabonaise dont le diagnostic vital est engagé a décidé avant de mourir de convoler en justes noces, sur son lit d’hôpital, avec sa campagne Marie Jeanne Saya qui lui a donné deux enfants.

Le mariage, atypique, a été célébré le week-end écoulé à l’hôpital d’Instruction des armées Omar Bongo Ondimba à Libreville.

Roger Taty, le corps rongé par le mal, mais encore conscient a dit « oui ». Il a ensuite tendu sa main, encombrée par une perfusion fixée le long du bras par des morceaux de sparadrap, à son épouse Marie Jeanne Saya qui lui a précédemment dit « oui» pour le meilleur et pour le pire.

Ambiance très lourde dans la salle de soins pendant que la mariée, dans une robe presque de ménage, a vissé l’alliance sur le doigt de son époux alors que Roger Taty dans un dernier effort faisait autant pour sa dulcinée. Marie Jeanne Saya, en larmes, a ensuite donné un baisé très rapide à son époux.

Roger Taty aurait accepté de célébrer ce mariage pour éviter que sa famille soit spoliée après sa disparition certaine, selon ses médecins traitant.

Malgré des campagnes de sensibilisation et une forte implication de l’Etat, plusieurs veuves et orphelins sont toujours victimes de spoliation au Gabon par la famille du défunt au nom de la tradition.

La veuve est souvent accusée injustement d’avoir « ensorcelé » son époux pour faire main basse sur ses biens.

Germaine Mapanga