Brazzaville : L’assainissement des caniveaux, un casse-tête à quelques semaines du sommet des trois Bassins forestiers tropicaux de la planète

A Brazzaville, la capitale congolaise, beaucoup de caniveaux sont transformés en dépotoirs, à cause des ordures que la population y déverse. Cette pratique rend ces caniveaux non opérationnels et bloque le passage des eaux. Des environnementalistes déplorent ce phénomène. Ils préviennent qu’il peut être source d’inondation. Il peut aussi engendrer des nuisances olfactives et le risque de maladies, notamment en cette saison pluvieuse. Malgré les améliorations qu’on peut observer dans certains espaces, la formation d’ordures dans les caniveaux perdure et pose le problème d’incivisme d’une part et de l’efficacité de l’opération de curage d’autre part à quelques semaines du sommet des trois Bassins forestiers tropicaux de la planète à Brazzaville les 26, 27 et 28 octobre prochains.

Le problème d’insalubrité dans la capitale congolaise n’est pas un fait surprenant pour ses habitants.

Néanmoins, depuis que la société Averda est sur le terrain pour lutter contre cette insalubrité, on observe un certain progrès.

Ne se contentant pas simplement de ramasser les immondices contenues dans les bacs à ordure et balayer les rues, Averda s’emploie en outre à curer les caniveaux afin de les déboucher et permettre une meilleure circulation des eaux usées.

Cependant, les agents de terrain de ladite société et certains riverains ont le regret de constater qu’à peine nettoyés, les déchets réapparaissent dans les caniveaux le lendemain.

« Et tous les jours, c’est la routine. On nettoie et quand on revient deux à trois jours plus tard, la saleté remonte à la surface… », fustige un employé d’Averda en plein exercice de sa fonction.

A croire que cela ne vaut la peine de se donner autant de peine à assainir les caniveaux de Brazzaville.

Bien entendu, les populations sont montrées du doigt.

Comment comprendre cette légèreté des citadins à jeter des déchets dans un caniveau qui vient d’être nettoyé ?

Cela se traduit certainement par ces comportements inciviques et antipatriotiques, longtemps reprochés aux brazzavilois. Mais aussi, il faudrait que dans les endroits de dépôts des poubelles, Averda installe un peu plus de bacs à ordures car, l’on a remarqué que c’est surtout à ces emplacements que les ordures se déversent davantage dans les caniveaux. Ce qui s’expliquerait par l’insuffisance de ces bacs à ordures à contenir la quantité de poubelles déversée chaque jour.

Il est important de noter que l’entreprise de ramassage de déchets opérant à Brazzaville accomplit déjà un travail considérable.

Une synergie entre Averda et les bénévoles pourrait offrir une solution viable pour résoudre ce problème récurrent. En combinant les ressources humaines des jeunes volontaires et l’expertise d’Averda spécialisée dans la collecte des déchets, il serait envisageable de garantir une gestion plus efficace des déchets extraits des caniveaux.

En somme, il est impératif de transformer ce défi en une opportunité d’emploi pour les jeunes et d’amélioration pour Brazzaville. Une collaboration étroite entre les jeunes bénévoles, Averda et les autorités locales pourrait contribuer à préserver la propreté de l’espace urbain.

Il pleut des cordes dans la ville de Brazzaville. 2024 n’échappera pas à cette logique naturelle. Le principal casse tête qui en découle est la psychose des inondations avec ses conséquences économiques et surtout les pertes en vies humaines. Cette problématique est au centre des préoccupations actuelles de l’exécutif de la Mairie de ville.

Les conséquences du changement climatique, que nous ressentons chaque jour un peu plus, nous rappellent donc l’urgence de changer nos modes de consommation, nos habitudes de vie. Recycler plutôt que jeter dans les caniveaux, opter pour la seconde main et réduire ses déchets.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville