Congo : Pillage à huis clos de la forêt et des mines de la Sangha, la colère de l’OCDH devant le silence du gouvernement

L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a fait état, dans un rapport publié lundi 21 août, d’un pillage à huis clos de la forêt et des mines de la Sangha (nord), le deuxième plus grand département du pays, par des sociétés chinoises et ouest-africaines.

L'OCDH qui juge « préoccupante » cette situation, met en cause une faille de gouvernance flagrante au sein de l’État congolais.

«Ce qui se passe dans la Sangha, c’est simplement un pillage à huis clos au mépris des droits humains et de l’environnement. Des ressources minières sont pillées sans que le gouvernement n’intervienne, et sans que cela ne profite aux populations locales de la Sangha », a déclaré le directeur exécutif de l’OCDH, Franck Chardin Aubin Tchibinda.

L’exploitation illicite de la forêt et des mines de la Sangha est l’œuvre de sociétés chinoises et ouest-africaines qui ne payent aucune taxe et n’obéissent à aucune réglementation, affirme l’OCDH.

En juillet dernier, le président du Conseil Départemental du Niari (sud), Armand Moody Mafoumbou, excédé par le pillage de la forêt et des mines de Moungoundou-Nord, écosystème dévasté, nappe phréatique polluée par des rejets cyanurés, n’a trouvé d’autre solution que de contraindre la société chinoise Beveraggi Group Congo Mining (BGCM), en concertation avec le Préfet du Niari, Gilbert Mouanda-Mouanda, d’arrêter leurs activités jusqu’à nouvel ordre.

Qu’il s’agisse des populations autochtones délaissées, ou des victimes des rejets de l’orpaillage dans la Sangha, dans la cuvette ouest, dans le Niari et la Bouenza, avec des cours d’eaux souillées par des sociétés chinoises, à ceux de Dimonika dans le Mayombe, où ailleurs encore où se posent des problèmes d’environnement au mépris des lois de la République, les Congolais souhaitent que ceux qui ont la moindre parcelle d’autorité dans ce domaine, agissent promptement au profit des populations et du Congo, pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville