Alors que se profile à l’horizon la COP21, la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, les pays d’Afrique, particulièrement touchés par le réchauffement climatique, comptent bien faire entendre leur voix. Parmi eux, la République du Congo, qui a fait du développement durable un axe majeur de sa stratégie de croissance, devrait jouer les premiers rôles. Les délégations du Congo et de l’Union européenne se sont retrouvées en fin de semaine dernière à Brazzaville afin d’harmoniser leurs points de vue dans la perspective de la COP 21 et de renforcer leur coopération en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
La rencontre qui s’est déroulée à Brazzaville le 20 novembre dernier a réuni l’ambassadeur, chef de la délégation de l’UE au Congo, Saskia de Lang, l’ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon, et le ministre congolais de l’Economie forestière et du Développement durable, Henri Djombo. Elle a permis de mettre en lumière les efforts importants déployés par le Congo, ces dernières années, en faveur de la protection de l’environnement. « L’action la plus entreprenante engagée par le Congo en matière de lutte contre les changements climatiques a été l’adoption et la mise en œuvre d’une politique ambitieuse visant à gérer les écosystèmes forestiers », a déclaré le ministre.
« Mais compte tenu de l’urgence, notre objectif est d’aller plus loin », a-t-il ajouté. En effet, afin d’éviter les émissions de gaz à effet de serre, le Congo, dont une grande partie du territoire est couverte de forêts, a fait de l’aménagement forestier et de la certification forestière une priorité de sa politique de développement durable. A terme, le Congo vise un taux de déforestation de l’ordre de 0,08%, soit le plus faible du monde. « À travers la certification forestière, nous entendons faire la démonstration de la gestion rigoureuse de notre patrimoine naturel », a précisé Henri Djombo. L’enjeu est de taille car le Congo dispose de 2,5 millions d’hectares de forêts certifiées, soit 32,5 % du total mondial des forêts certifiées. « Nous poursuivrons cet effort », a tenu à rappeler Henri Djombo, ajoutant que toutes les concessions forestières devront, sans exception, d’ici à fin 2016, être dotées de leur plan d’aménagement.
Et à moyen terme, elles devront toutes accéder à la certification forestière afin de mieux protéger cet incroyable patrimoine forestier. « Je peux donc dire que nous avons la maîtrise de la déforestation chez nous », a conclu le ministre. Sur ce plan, le Congo est incontestablement exemplaire. Pour mettre toutes les chances de son côté, le pays a mis en place un Programme national d’afforestation et de reboisement (PRONAR). Son objectif : la plantation d’un million d’hectares de forêts en dix ans. Une opération qui vise à accroître la superficie du domaine forestier congolais, mais également à contribuer à la diversification économique et industrielle du pays.
GM